
Paris, le jeudi 2 juin 2022 - On a beaucoup évoqué ces dernières
semaines des fermetures de services d’urgence et le risque d’un été
« meurtrier » dans les hôpitaux.
Hier, une nouvelle alerte est venue assombrir un peu plus ce climat
délétère.
L’accident est imminent
Dans une lettre ouverte, le SYNGOF (Syndicat National des Gynécologues et Obstétriciens Français) alerte le gouvernement : « l’accident est imminent, en particulier en termes de périnatalité ».
La fermeture des lits et des maternités par manque de gynécologues obstétriciens, de pédiatres, de médecins anesthésistes réanimateurs, de personnels paramédicaux et plus récemment de sages-femmes, « atteint un niveau critique qui met en danger les femmes » détaille le syndicat. Il rapporte que déjà l’ARS de Bretagne appelle les hôpitaux de son ressort à « anticiper au mieux toutes difficultés relatives à la permanence et la continuité des soins en période estivale».
On pourrait également rappeler qu’en l'Île-de-France, l'ARS anticipe un été « tendu, voire très tendu », en particulier dans les maternités où « il y a un peu plus de difficultés en général ». Déjà, dans la première région de France, ont été « enclenchées des actions avec les sages-femmes libérales pour voir comment elles peuvent venir de manière renforcée dans les établissements ».
Au-delà des alertes, on citera le cas de Chinon (Indre-et-Loire), où la maternité et le Service d’accueil des urgences (SAU) sont déjà fermés depuis une quinzaine de jours.
Appel à une juste reconnaissance des soignants
Pour le SYNGOF, c’est simple : le « Ségur n’a aucunement réglé le problème d’attractivité, ayant en particulier écarté d’un revers de main toute discussion de la permanence des soins ». Le syndicat rappelle ainsi que « l’intérim interne » (soit une prime de solidarité territoriale pour un Praticien Hospitalier allant prendre des gardes supplémentaires dans un autre hôpital) « a été unanimement rejeté par les représentants des Praticiens Hospitaliers et unanimement applaudi par les représentants de l’administration, c’est dire sa cohérence » !
Si le SYNGOF souligne l’absolue nécessité d’éviter les
fermetures estivales il pointe : ce n’est pas qu’un problème
saisonnier et « seule une juste reconnaissance des métiers de
médecins dont ceux de la périnatalité, et de tous les soignants
permettra de le résoudre ».
X.B.