
Entre 2017 et 2019 le vapotage a augmenté de 11% à 25,4% chez les jeunes américains âgés de 17 à 18 ans. Une enquête récente indique que le tabagisme actif à domicile est possible dans 37,4% des foyers des fumeurs, anciens ou actifs, alors que le vapotage est autorisé dans 60,4% des foyers d’utilisateurs de cigarettes électroniques.
L'exposition passive au vapotage expose au risque d'inhalation de particules ultrafines toxiques, d’aldéhydes volatiles et de particules métalliques oxydantes.
Une étude longitudinale sur des adolescents américains
T. Islam et coll. ont mené une étude longitudinale chez de jeunes californiens âgés de 17,3 ± 0,6 ans (49,6% de sexe féminin). Quatre vagues successives de questionnaires ont été réalisées : en 2014, 2015, 2017 et 2018 (respectivement 2090, 1609, 1502 et 1637 répondeurs). Un auto-questionnaire recherchait l'existence de symptômes bronchitiques, d'épisode dyspnéiques (en marchant vite ou en montant une légère côte) et de sifflements respiratoires.
L'exposition passive à la cigarette électronique, au tabac et au cannabis inhalés était enregistrée, de même que le vapotage où l'inhalation actifs du répondeur.
Plus de symptômes respiratoires
Le vapotage actif a augmenté de 11,6% à 15,6% (soit plus d’un tiers) pendant la durée de l'étude (2014 - 2018). Pendant ce laps de temps les symptômes bronchitiques ont augmenté de 19,4% à 26%, les manifestations dyspnéiques de 16,5% à 18,1% et les sifflements respiratoires de 12,3% à 14,9%.
Après prise en compte des facteurs confondants (vapotage actif, exposition passive au tabac ou cannabis inhalés) l’utilisation de la régression linéaire à effet mixte a montré les résultats suivants concernant l'exposition passive au vapotage : symptômes bronchitiques, odd ratio = 1,40 (intervalle de confiance à 95% : 1,06 - 1,84) ; manifestations dyspnéiques, odd ratio = 1,53 (intervalle de confiance à 95% : 1,06 - 2,21). Après cet ajustement, la liaison avec les sifflements respiratoires n'était plus significative.
En conclusion, il s'agit de la première étude prospective
démontrant les effets respiratoires nocifs de l'exposition passive
à la cigarette électronique chez les adolescents et jeunes adultes
américains. Après réplication de ce travail dans d'autres milieux,
les auteurs proposent d'intensifier les mesures protectrices de
santé publique, notamment l'interdiction du vapotage dans les
espaces publics et une utilisation mieux contrôlée au
domicile.
Dr Bertrand Herer