
Paris le jeudi 21 juillet 2022 – Santé Publique France publie un nouveau bilan sur la flambée de variole du singe en France.
Au 19 juillet 2022, 1 453 cas confirmés ont été recensés en France. Par région de résidence des patients, l’agence sanitaire dénombre 678 cas en Ile-de-France, 111 en Occitanie, 103 en Auvergne-Rhône-Alpes, 65 en Nouvelle Aquitaine, 55 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 41 dans les Hauts-de-France, 25 en Grand Est, 18 en Normandie, 15 en Pays-de-la-Loire, 9 en Bourgogne-Franche-Comté, 9 en Centre-Val de Loire, 9 en Bretagne et 1 en Martinique. La région de résidence n’est pas renseignée pour 309 cas et 5 patients vivent à l’étranger.
La date de début des symptômes s’étend entre le 7 mai et le 15 juillet 2022. Ils ont été diagnostiqués en médiane 6 jours (entre 0 à 23 jours) après le début des symptômes.
26 % de VIH +, 69 % d’utilisateurs de PreP
Tous les cas recensés à ce jour, sauf 6 adultes de sexe féminin et 2 enfants, sont des hommes adultes (âgés de 18 à 84 ans avec un âge médian de 36 ans).
Parmi les cas investigués, 78 % ont présenté une éruption génito-anale, 72 % une éruption sur une autre partie du corps, 76 % une fièvre et 74 % des adénopathies, 5 % sont immunodéprimés et 26 % sont séropositifs pour le VIH. Chez les cas non porteurs du VIH, 513 (69 %) prennent la PreP. Aucun cas n’est décédé.
A ce jour, en France, 96 % des observations pour lesquels l'orientation sexuelle est renseignée il s’agissait d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Parmi les cas pour lesquels l'information est disponible, 74 % déclarent avoir eu au moins 2 partenaires sexuels dans les 3 semaines précédant l'apparition des symptômes.
14 000 cas dans le monde
L’Organisation mondiale de la santé a également dressé un nouveau bilan de la variole du singe dans le monde par la voix de son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
En conférence de presse, il a détaillé : « presque 14 000 cas de variole du singe ont été reportés à l’OMS cette année dans 70 pays et 5 décès sont à déplorer en Afrique. De plus en plus de cas continuent d’être identifiés, principalement en Europe et chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Cette semaine, 6 pays ont observé leur premier cas. De nombreux pays ont peu accès aux tests et aux vaccins, rendant cette flambée difficile à traquer et à stopper. L’OMS va donc continuer à agir pour fournir tests et vaccins ».
L’homophobie premier ennemi de la riposte ?
Au-delà de la maladie, pour l’heure relativement bénigne, c'est la stigmatisation de la communauté homosexuelle qui continue d’inquiéter les instances internationales.
Directeur adjoint de l’Onusida Matthew Kavanagh insiste sur le fait que les amalgames homophobes sur la variole du singe, en plus d'être inacceptables, entravent la lutte contre la propagation du virus. « Ces stigmates et reproches minent la confiance et la capacité à répondre efficacement à des épidémies comme celle-ci » a-t-il ainsi déclaré à l'AFP.
Forte de sa longue expérience avec le sida, l'agence ajoute que
les attaques racistes ou homophobes « créent un cycle de peur,
qui pousse les gens à éviter les centres de soins, ce qui limite la
portée des efforts pour identifier des cas d'infection et encourage
des mesures coercitives inefficaces ».
X.B.