La variole du singe continue de frapper la communauté homosexuelle

Paris, le jeudi 28 juillet 2022 – Les cas de variole du singe continuent d’augmenter en France et dans le monde, les hommes homosexuels constituant l’immense majorité des patients.

L’épidémie de variole du singe, cette zoonose originaire d’Afrique, continue de progresser dans le monde, suscitant l’inquiétude de la communauté scientifique internationale. Cinq jours après que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ait décidé de qualifier la situation d’« urgence de santé publique internationale », soit son niveau d’alerte le plus élevé, on compte plus de 20 600 cas dans le monde, dans 77 pays différents.

Les pays les plus touchés sont les Etats-Unis (4 638 cas), l’Espagne (3 738) et l’Allemagne (2 459).

En France, le nombre de contaminations détectées augmente également rapidement. Selon le dernier bilan de Santé Publique France en date de mardi, ce sont 1 837 cas qui ont été confirmés dans notre pays depuis le début de l’épidémie en mai, soit un doublement du nombre de cas en seulement 12 jours.

Plus de la moitié des cas ont été recensés en Ile-de-France. Seulement 3 % des personnes testées positives ont dû être hospitalisées et aucun décès n’est à déplorer.

Aucun décès, mais des symptômes très handicapants

Si la variole du singe est donc une maladie rarement grave ou mortelle, elle peut tout de même provoquer des symptômes lourds. Plusieurs patients ayant témoigné dans la presse ces dernières semaines rapportent des éruptions cutanées sur tout le corps, une fatigue et une fièvre importantes et surtout des douleurs intenses au niveau de la bouche ou de la zone ano-génitale.

Ces témoignages dénoncent également un grand manque d’encadrement de la part du corps médical, qui n’a encore qu’une faible connaissance de cette maladie (et pour cause !) « A la suite de mon test positif, je n’ai eu aucune nouvelle de l’hôpital » dénonce un patient dans le journal La Dépêche.

« Si j’avais eu l’info sur la prévention, je me serais fait dépister plus tôt » raconte un autre patient à France Info, qui explique qu’il a depuis aiguillé de nombreuses personnes ayant des symptômes similaires aux siens.

Selon Santé Publique France, 96 % des patients pour lesquels l’orientation sexuelle est connue sont des hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) et on observe des proportions similaires dans les autres pays. La variole du singe est donc une maladie qui touche presque exclusivement les homosexuels.

Le tabou de la transmission sexuelle

Cependant, une grande partie des experts se refusent à qualifier cette virose d’infection sexuellement transmissible (IST) au motif qu’il n’est pas prouvé qu’elle peut se transmettre par les sécrétions sexuelles.

Une pudeur que ne comprend pas le virologue Yannick Simonin qui rappelle « qu’une IST est une maladie qui se transmet lors de rapports sexuels et qui n’implique pas forcément la présence du virus dans les sécrétions sexuelles ». Le fait est que la variole du singe se transmet principalement (mais pas uniquement) par contact rapproché, notamment par les muqueuses ou les lésions cutanées et donc principalement par voie sexuelle.

Tout en souhaitant éviter à tout prix tout discours discriminant, les autorités sanitaires orientent donc inévitablement la lutte contre la variole du singe vers la communauté homosexuelle. Les messages de prévention leur sont destinés et dans la plupart des pays occidentaux, la vaccination est réservée aux hommes homosexuels et aux transsexuels ayant des partenaires multiples.

L’OMS a d’ailleurs en quelque sorte brisé un tabou ce mercredi, en recommandant aux hommes homosexuels de diminuer leur nombre de partenaires sexuels.

Le meilleur moyen de se protéger « est de réduire le risque de se retrouver exposé » a expliqué le directeur de l’instance onusienne, le Dr Thedros Ghebreyesus, tout en indiquant que cette recommandation émanait de la communauté homosexuelle elle-même.

Nicolas Barbet

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Vos réactions (1)

  • Le tabou d'appeller les choses par leur nom

    Le 29 juillet 2022

    Ras le bol d'euphemismes / discours politiquement corrects et autres conneries si utilisées dernièrement dans notre démente / vielle et corrompue Europe (voire civilisation occidentale).
    Combien d'années ont mis les anglosaxons à refuser de réimplanter coeur et poumons à des fumeurs récidivistes après transplantation? Il faut assumer le risque de nos erreurs et en payer les conséquences, surtout si l'on dispose au préalable de toute l'information nécessaire et que celle-ci est basée sur l'EVIDENCE SCIENTIFIQUE.Nous devons sans doute parler d'une IST (comme le rappelle le Dr SIMONIN) et avec 96% d'affectés appartenant à la communauté homosexuelle les conseils de l'OMS me paraissent encore excessivement "lights". Ici à Madrid de façon exemplaire (comme dans beaucoup d'autres capitales européennes) où l'on est au point d'arriver au paroxysme de la modernité (LOS MÁS PROGRES...) font fureur les "clubs" où ces HSH rentrent un vendredi après midi et ne ressortent que le lundi matin après avoir eu des centaines de contacts absolument anonymes dans l'obscurité totale des "CHAMBRES NOIRES" et sans protection à tel point que les drogues sexuellement stimulantes y sont utilisées jusqu'à exténuation. Du sport sexuel de Haute compétition? De grands amoureux ? Définitivement NON: ce sont des MALADES pour qui le sexe est devenu leur drogue. Ce pourquoi loin de chercher des EUPHEMISMES POLITIQUEMENT CORRECTS il faut aborder la question frontalement et traiter ce genre d'Addictions en IDENTIFIANT le problème en premier lieu pour en traiter correctement les conséquences qui en dérivent. L'attitude excessivement dilettante de l'Europe face à la dernière pandémie de SARS-COVID19 ne nous a-t-elle rien appris? Sans aucun doute il faudra prendre exemple de nos confrères anglosaxons(moins poétiques mais bien plus réalistes et pratiques) s'il arrivait d'avoir des récidivistes même après une bonne thérapie.

    Dr Gabriel Perrote (Madrid)

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