La vaccination contre le papillomavirus (HPV) a révolutionné la prévention du cancer cervical. Les vaccins ont prouvé leur efficacité pour prévenir l’infection par le HPV et les pathologies associées, quand ils sont administrés aux jeunes filles et garçons.
En revanche, leur capacité à éliminer le HPV ou à réduire sa persistance chez les femmes présentant une infection n’a pas été démontrée.
Une méta-analyse a été réalisée récemment pour évaluer l’efficacité du vaccin contre le HPV en prophylaxie du risque d’infection ou de récidive chez des patientes bénéficiant d’un traitement chirurgical local pour une lésion liée au HPV. Ces patientes restent en effet à haut risque de récidive de lésion invasive ou pré invasive.
Au total 18 études ont été analysées (2 essais randomisés contrôlés, 12 études observationnelles et 4 analyses post hoc d’essais randomisés). Le critère principal était le risque de récidive de néoplasie intraépithéliale de grade 2 ou plus (CIN2+) après un traitement local chirurgical.
Les risques d’infection par le HPV ou de survenue d’autres lésions liées au HPV étaient aussi examinés.
Réduction du risque de récidive des lésions de haut grade
L’analyse des données suggère que la vaccination contre le HPV, réalisée en même temps que le traitement chirurgical du CIN, peut être associée à une réduction du risque de récidive de lésion pré-invasive cervicale de haut grade (risque relatif RR 0,43 ; intervalle de confiance à 95 % IC 0,30 à 0,60, pour un suivi médian de 36 mois).
L’effet est plus prononcé pour les lésions CIN2+ en lien avec les HPV16 ou 18 (RR 0,26 ; IC 0,16 à 0,43). Les auteurs précisent toutefois que des biais de publication peuvent affecter la qualité de preuve.
L’insuffisance des données ne permet pas de détecter un bénéfice de la vaccination pour le risque de récidive de néoplasie intraépithéliale vulvaire, vaginale ou anale, ni pour les verrues génitales ou les infections à HPV persistantes.
Les auteurs signalent qu’un vaste essai est en cours (étude NOVEL) pour évaluer l’effet du vaccin nonavalent contre le HPV, sur la persistance des infections à HPV ou leur récidive.
Dr Roseline Péluchon
