
Paris, le jeudi 11 août 2022 – Interrogé ce mercredi matin sur RTL, le ministre de la Santé a défendu la réponse des autorités à l’épidémie et a affirmé que la vaccination allait s’accélérer.
Services d’urgences fermés, canicule, Covid-19… : le Dr François Braun a été interrogé sur diverses questions de santé publique ce mercredi matin sur RTL. Mais les journalistes n’ont pas manqué de questionner le ministre de la Santé sur l’épidémie de variole du singe qui touche actuellement le pays.
L’urgentiste en a profité pour défendre la politique menée par le gouvernement en la matière et répondre aux critiques des associations et de l’opposition.
Le ministre a d’abord rappelé le bilan actuel de l’épidémie : 2 601 cas confirmés ce mardi, soit deux fois plus de personnes contaminées qu’il y a trois semaines. S’agissant de la vaccination, il a indiqué que 30 000 individus avaient été vaccinés, soit 12 % de la population cible (hommes homosexuels et transsexuels multipartenaires et travailleurs du sexe), évaluée par la Haute Autorité de Santé (HAS) à 250 000 personnes.
Selon le ministre, « la vaccination s’accélère, avec plus de 2 000 vaccinations par jour ».
François Braun persiste : il y a assez de doses disponibles
Malgré les rumeurs de plus en plus pressantes sur une pénurie de doses et les accusations de manque de transparence, François Braun continue d’affirmer qu’il y a « assez de vaccins pour vacciner la population cible » et que le nombre de doses disponibles est protégé par le secret-défense, la variole pouvant être utilisée comme une arme.
La relative lenteur de la campagne de vaccination serait donc dû à un manque de « bras disponibles ».
A ce titre, le ministre a rappelé le lancement ce mercredi d’une expérimentation sur la vaccination en pharmacie. Cinq officines dont deux à Paris vont être habilitées pendant 15 jours à administrer le vaccin contre la variole du singe. L’objectif est de « voir si cela est réalisable dans les pharmacies en respectant la chaine du froid ».
En effet, le vaccin doit être conservé au congélateur (entre – 20 °C et – 80 °C) et n’est utilisable que pendant quelques semaines une fois décongelé. De plus, les vaccins sont conditionnés dans des boîtes de vingt doses. « Nous ne voulons pas perdre de doses » a expliqué le ministre.
Le ministre prêt à s’expliquer devant une commission d’enquête
Le ministre a également tenté de rassurer ceux qui ne parviennent pas à trouver de créneaux de vaccination, alors qu’aucun rendez-vous n’est disponible sur Doctolib jusqu’à fin octobre en Ile-de-France.
« Doctolib n’est pas la solution à tous, les gens qui veulent se faire vacciner doivent aller sur Santé.fr, de nombreux centres de vaccination n’utilisent pas Doctolib car ils font aussi du dépistage anonyme d’autres maladies et en particulier du VIH » a expliqué l’ancien urgentiste.
Enfin, le Dr Braun a tenu à répondre aux critiques formulées contre la gestion de la crise par le gouvernement et notamment celle selon laquelle les autorités auraient manqué de réactivité, en débutant la campagne de vaccination deux mois après le premier cas.
« D’un point de vue épidémiologique, entre un premier cas et le début d’une épidémie, il y a un laps de temps » a expliqué le ministre avant de rappeler l’enchainement des faits : « j’ai saisi la HAS dès mon arrivée au gouvernement le 4 juillet, le 8 juillet on avait leur avis, le 10 juillet on commençait à vacciner (…) la France fait partie des trois premiers pays dans le monde à avoir mis en place la vaccination préventive ».
Il s’est dit prêt à répondre à une éventuelle commission
d’enquête parlementaire, réclamée par une partie de
l’opposition.
Nicolas Barbet