
Lors de son intervention, le Dr Braun a fixé le cap des
discussions à venir : renforcer la prévention et la qualité des
soins, agir contre toutes les inégalités d'accès à la santé,
libérer du temps médical, avancer sur l'usage du numérique en
santé.
Revalorisation des tarifs : de nouveau sur l’ouvrage ?
Dans une interview accordée au Monde, Thomas Fatôme avait
semblé fermer la porte à une revalorisation tarifaire et marquer sa
préférence pour la rémunération au forfait. Il avait ainsi déclaré
: « notre ambition est de rendre le système de soins plus
efficient, d’accroître la qualité, de favoriser la prévention, de
simplifier la nomenclature ».
Le Dr Braun a affirmé lui : « nous n’allons pas revenir sur
la place centrale de la rémunération à l’acte », laissant la
porte ouverte à une revalorisation, à laquelle la CNAM ne semble
(logiquement) plus opposée.
« Il est normal que le tarif évolue, a fortiori dans ce
contexte d’inflation » estime aussi dorénavant Thomas
Fatôme…
Dans cette optique, la CSMF proposera lors des négociations
une hiérarchisation des consultations sur quatre niveaux, gradués,
afin de soutenir les spécialités cliniques en bas de l'échelle de
rémunération, à l’instar de ce que propose Avenir Spé (ex branche
spécialiste de la CSMF). Si Thomas Fatôme s'y est montré plutôt
favorable, « un tel système ne fonctionnera pas sans mécanisme
de régulation et de contrôle », a-t-il prévenu.
Soins non programmés : intransigeance ministérielle
Cet été, les médecins ont pu coter une majoration de 15 euros
pour les patients reçus régulés par le service d'accès aux soins
(SAS) ou le centre 15. Celle-ci n'a été utilisée que par 4 % des
généralistes libéraux. Mais François Braun y croit toujours et il
s'est déclaré favorable à la pérennisation de cette majoration
comme la CSMF le demande également.
Sur la permanence des soins, François Braun s’est voulu ferme
: « soit nos professionnels de santé s’organisent entre eux, se
positionnent en veillant à offrir à nos concitoyens une permanence
des soins en soirée et le week-end, soit ils ne le font pas, et
nécessairement, il faudra trouver quelque chose. Le gouvernement
prendra ses responsabilités ».
Le ministre a par ailleurs affiché sa volonté d’accélérer le
déploiement des SAS pour qu’ils couvrent tout le territoire en
2023.
Consultation de prévention : pas sans l’IPA
La récente annonce de la mise en place de consultation de
prévention « aux âges clés de la vie » par le ministre de la
santé a suscité l’inquiétude de la CSMF. « Un travail va
s'engager avec le ministre pour définir qui fait quoi, et comment.
L'acteur de ces bilans de prévention sera sans doute le médecin
traitant, mais pas tout seul », a indiqué Thomas Fatôme,
ouvrant la porte à une collaboration avec les infirmiers de
pratique avancée (IPA).
Une piste confirmée par Marguerite Cazeneuve, sa numéro 2 lors
d'une table ronde.
Enfin, sur le temps médical, Thomas Fatôme et François Braun
se sont, une nouvelle fois, entendus pour promouvoir le modèle des
assistants médicaux et l’évolution du dispositif.
Dimanche soir, après 3 jours de discussions, les congressistes
attendaient de pied ferme les propositions gouvernementales pour
les PLFSS (Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale)
2023 qui doivent être dévoilées ce jour.
F.H.