Comment le pharmacien peut lutter contre l’hésitation vaccinale ?
Paris, le lundi 24 octobre 2022 - Avant même l’épidémie de
Covid, le rôle des pharmaciens en matière de vaccination avait
connu une évolution majeure avec le déploiement d’une campagne de
vaccination contre la grippe en officine, d’abord restreinte à
quelques régions pilotes puis généralisée à l’ensemble du pays.
Cette expérience et plus encore l’essentielle participation des
officines à la vaccination contre la Covid ont confirmé combien les
compétences et les atouts du pharmacien devaient être davantage
sollicités pour améliorer l’ensemble des couvertures vaccinales en
France et lutter contre l’hésitation vaccinale.
Aussi, après des recommandations dans ce sens de la Haute
autorité de Santé, des décrets ont déjà été signés qui permettent
désormais aux pharmaciens de réaliser sans prescription l’ensemble
des vaccinations chez les sujets de plus de 16 ans (une extension
aux enfants pourrait même être décidée, dans la ligne d’autres avis
de la HAS).
Interlocuteur privilégié
Cependant, si le rôle que peuvent jouer les pharmaciens pour
faire progresser les couvertures vaccinales apparaît indéniable, ce
n’est pas uniquement d’un point de vue « logistique », mais aussi
parce qu’ils sont des interlocuteurs privilégiés des patients. Les
échanges quotidiens qu’ils ont avec la population sont le lieu où
peut se dénouer l’hésitation vaccinale.
Grâce à leur connaissance du terrain, les pharmaciens ont en
effet une bonne perception des différentes raisons qui peuvent
freiner l’adhésion à la vaccination. Aussi, peuvent-ils déployer
les arguments adaptés à chaque situation et chaque personnalité et
ainsi mieux évaluer et accroître la motivation de chacun.
Quelques astuces…
C’est pour discuter de l’hésitation vaccinale et de cette
mission que l’Union régionale des professionnels de santé (URPS)
Grand Est en partenariat avec les laboratoires Moderna proposent à
tous les pharmaciens français de participer demain soir, mardi 25
octobre, à une web-émission. Le Dr Christophe Wilcke animera cette
rencontre, qui donnera la parole au Dr Christophe Hommel (qui
s’intéressera à la couverture vaccinale en France et à la
complexité des calendriers vaccinaux des patients fragiles) et au
Pr Thierry May dont la présentation sur les origines de
l’hésitation vaccinale donnera de nombreuses clés sur ce sujet
sensible.
Dans un second temps, les Dr Christophe Wilcke et Claude
Windstein s’intéresseront au rôle pro-actif qui est attendu
désormais des pharmaciens, en évoquant notamment la notion «
d’aller vers ». Enfin, la directrice de l’IREPS (Instance Régionale
d'Education et de Promotion Santé), spécialiste de l’entretien
motivationnel donnera quelques astuces qui intéresseront non
seulement les pharmaciens mais au-delà l’ensemble des
professionnels de santé pour aborder le sujet de la vaccination.
Elle relève notamment : « tenter de convaincre est contre-productif
et entraine un rejet du patient ».
Pour lutter contre l’hésitation vaccinale, c’est assez simple : « il faut un bon vaccin » qui a du sens et sans trop d’effets secondaires. En fait les gens sont loin d’être bêtes même si ils sont un peu apeurés. Et c’est pas avec des éléments de langage qu’on va lutter contre l’hésitation vaccinale. A bon entendeur…
Dr V Bentolila
Les patients ne sont pas des idiots
Le 25 octobre 2022
Entièrement d'accord avec le Dr Bentolila. Les patients ne sont pas idiots, ils voient bien si ce qu'on leur propose a un effet protecteur ou pas ! Si les chiffres montraient une efficacité incontestable d'un vaccin, que ce soit celui contre la Covid ou même la grippe, les sujets concernés se tourneraient vers ce vaccin sans hésiter. Ce n'est pas en martelant "qu'il faut se vacciner contre la Covid" que le vaccin deviendra efficace pour tous.