
Les copolymères sont des grosses molécules très utilisées dans
les cosmétiques et supposées peu sensibilisantes mais elles sont
régulièrement impliquées dans des allergies comme par exemple ce
cas rapporté de réaction au PEG-45 dodécylgycol, dans un baume à
lèvres. Des réactions croisées sont possibles (PEG 22 et PEG-45
dodécylgycol).
De même il y a peu d’allergies de contact à la vitamine C mais
il faut rester vigilant car de nouveaux dérivés plus stables ont
été mis au point dont on ne connaît pas encore le potentiel
allergisant. Un cas d’allergie œdémateuse lié à l’utilisation d’une
lotion éclaircissante contenant du 3-glycéryl ascorbate a été
signalé au Japon.
Depuis un peu plus longtemps plusieurs observations d’allergie
au 3-O-éthyl ascorbic acid (Acide d'éthyle ascorbique)
ont été rapportés.
Les alkylamides d’acides aminés, forment une nouvelle famille
retrouvée dans les cosmétiques (par exemple l’oléoltyrosine dans
les activateurs de bronzage) mais aussi dans les produits
d’entretien et peuvent être à l’origine d’eczéma allergique de
contact.
Craignons aussi les produits naturels avec lesquels quelques
cas de réactions de contact sont rapportés dans la littérature
comme le bakuchiol, alternative naturelle au rétinol utilisé comme
émollient et anti-oxydant dans les crèmes anti-âge et anti-acné ou
encore le resvératrol, polyphénol naturel utilisé pour ses
propriétés anti-âge et éclaircissantes.
Les plantes ne sont pas en reste : scutellaria baicalensis
employé dans la médecine chinoise comme anti-inflammatoire et
anti-oxydant, l’huile de tamanu (obtenue par la pression de fruits
de calophyllum inophyllum) utilisée en Polynésie pour effacer les
taches, les cernes etc..., magnolia officinalis extrait de l’écorce
de magnolia qui a des propriété volumatrices (donc proposé comme
anti-âge), glycyrrhiza ou réglisse qui a aussi des propriété
anti-oxydantes et éclaircissantes… Quelques cas d’allergie ont été
rapportés avec tous ces composés.
C’est aussi le cas pour le phényléthyl résorcinol, composé
synthétique dérivé de composants naturels de l’écorce de pin
sylvestre, inhibiteur de la tyrosine kinase, employé comme
éclaircissant et en crème capillaire.
Notons encore quelques cas de chéilite avec des
dentifrices/bains de bouche contenant du fluorure d’étain.
Tous ces composants ne figurent pas dans les batteries
standard et il est essentiel de tester systématiquement les
produits utilisés par les patient.e.s en patch test et ROAT (repeat
open application test), de demander aux fabricants la composition
de leurs produits et de signaler les cas observés.
Dr Marie-Line Barbet