De nouveaux allergènes dans les cosmétiques

La liste des allergènes n’est évidemment pas exhaustive et l’on peut admettre que toutes les substances peuvent être allergisantes. Mais certaines le sont plus que d’autres et de nouvelles apparaissent sans cesse sur la scène. Il en est ainsi de celles utilisées dans les « nouveaux » cosmétiques. Emmanuelle Amsher en a dressé un éventail.

Les copolymères sont des grosses molécules très utilisées dans les cosmétiques et supposées peu sensibilisantes mais elles sont régulièrement impliquées dans des allergies comme par exemple ce cas rapporté de réaction au PEG-45 dodécylgycol, dans un baume à lèvres. Des réactions croisées sont possibles (PEG 22 et PEG-45 dodécylgycol).

De même il y a peu d’allergies de contact à la vitamine C mais il faut rester vigilant car de nouveaux dérivés plus stables ont été mis au point dont on ne connaît pas encore le potentiel allergisant. Un cas d’allergie œdémateuse lié à l’utilisation d’une lotion éclaircissante contenant du 3-glycéryl ascorbate a été signalé au Japon.

Depuis un peu plus longtemps plusieurs observations d’allergie au 3-O-éthyl  ascorbic acid  (Acide d'éthyle ascorbique) ont été rapportés.

Les alkylamides d’acides aminés, forment une nouvelle famille retrouvée dans les cosmétiques (par exemple l’oléoltyrosine dans les activateurs de bronzage) mais aussi dans les produits d’entretien et peuvent être à l’origine d’eczéma allergique de contact.

Craignons aussi les produits naturels avec lesquels quelques cas de réactions de contact sont rapportés dans la littérature comme le bakuchiol, alternative naturelle au rétinol utilisé comme émollient et anti-oxydant dans les crèmes anti-âge et anti-acné ou encore le resvératrol, polyphénol naturel utilisé pour ses propriétés anti-âge et éclaircissantes.

Les plantes ne sont pas en reste : scutellaria baicalensis employé dans la médecine chinoise comme anti-inflammatoire et anti-oxydant, l’huile de tamanu (obtenue par la pression de fruits de calophyllum inophyllum) utilisée en Polynésie pour effacer les taches, les cernes etc..., magnolia officinalis extrait de l’écorce de magnolia qui a des propriété volumatrices (donc proposé comme anti-âge), glycyrrhiza ou réglisse qui a aussi des propriété anti-oxydantes et éclaircissantes… Quelques cas d’allergie ont été rapportés avec tous ces composés.

C’est aussi le cas pour le phényléthyl résorcinol, composé synthétique dérivé de composants naturels de l’écorce de pin sylvestre, inhibiteur de la tyrosine kinase, employé comme éclaircissant et en crème capillaire.

Notons encore quelques cas de chéilite avec des dentifrices/bains de bouche contenant du fluorure d’étain.

Tous ces composants ne figurent pas dans les batteries standard et il est essentiel de tester systématiquement les produits utilisés par les patient.e.s en patch test et ROAT (repeat open application test), de demander aux fabricants la composition de leurs produits et de signaler les cas observés.

Dr Marie-Line Barbet

Référence
Amsler E : Top 10 des allergènes cosmétiques rares nouveaux ou sous-estimés. Session cosmétiques. 43e cours du GERDA, Anvers 6-7 octobre 2022

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