
Réquisitions abusives
Imbéciles ingrats
Doyens et Académiciens prêts à envoyer les jeunes au front
Aurélie Haroche
Aurélie Haroche
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Les internes sont les boucs émissaires de la désastreuse gestion de 40 années de politique de réduction tous azimuts. Après des études difficiles et longues et 10 années de formation, 2 concours épuisants, se retrouver dans une espèce de service social exactement apparenté au défunt service militaire, c'est un comble. Quelle honte ! Il y a d'autres réformes urgentes à faire pour redonner l’attractivité aux soignants de tout bord : n'oublions pas non plus que les CHU souffrent largement des dysfonctionnements créés, et que si on les dégarnit... il faudra trouver autre chose pour remplacer les absents !
Dr A Wilk
Nos jeunes internes ont raison. Ils n'ont pas à être les victimes d'une gestion calamiteuse de la démographie médicale par le biais d'un numerus clausus imbécile durant plus de trente ans. Ce même numerus clausus grâce auquel le nombre de médecins dans ma commune de près de 9 000 habitants est passé de 5 à 1 en l'espace de deux ans faute de "repreneurs" même à titre gracieux, aucun de nous ne désirant poursuivre son activité jusqu'à un âge déraisonnable (la retraite à 65 ans étant déjà du passé pour la CARMF).
A notre époque le stage interné durait un an (7ème année) il n'y avait pas de stage chez le praticien c'était trop peu. Une quatrième année d'internat pour faire le bouche trou c'est trop.
Dr A Montagnac, un jeune retraité
Factuellement, les internes comptent de plus en plus leurs heures et, si certains continuent de faire beaucoup plus que leurs obligations légales, d'autres en font moins voire trop peu pour être convenablement formés.
Ces inégalités viennent d'abord de modalités de choix qui relèvent de l'usine à gaz depuis la dernière réforme, les postes devant souvent être "ouverts" en urgence pour satisfaire à des maquettes d'une rigidité croissante. Concernant les DES de MG, quitte à être en désaccord avec certains confrères, ils suivent, à mon sens, l'exemple de leur ainés de ville souvent peu concernés par la permanence des soins et la notion de service public.
Les anciens se rappellent douloureusement que les internes avaient obtenus la récupération de garde 3 ans avant leurs séniors PH. Je ne peux que sourire devant l’affirmation de notre jeune confrère : « Si les chefs de service utilisaient l’énergie qu’ils dépensent à engueuler les internes grévistes pour mettre la pression sur les directions et le ministère, les problèmes seraient réglés en 24 heures ». On envierait presque une telle innocence inconsciente de l'empilement de strates administratives qu'affrontent les chefs de service.
Il est certes indispensable que nos jeunes collègues soient bien formés en étant bien encadrés et en ayant la juste quantité de travail. Mais la responsabilité finale des soins revient toujours aux séniors dont le burn out, très réel, fait couler beaucoup moins d'encre que celui des juniors. Tout reste à faire pour un hôpital bien-traitant pour ses soignants quelque soit leur âge. En attendant le compagnonnage, pilier de la dite formation, s'effrite. Signe qu'il y a urgence.
Dr Y Hatchuel