Les « vendredis de la colère » ou la « convergence des luttes » des libéraux

Paris, le vendredi 4 novembre 2022 – Médecins et internes s’unissent pour dénoncer ce qu’ils considèrent être une attaque en règle du gouvernement contre la médecine libérale.

Ce vendredi, comme la semaine dernière, des médecins généralistes de toute la France vont masquer leurs plaques avec du scotch noir pour protester contre la politique du gouvernement concernant la médecine de ville. Les syndicats de médecins libéraux (SML, FMF, MG France, CSMF) espèrent que la deuxième édition de ce « vendredi de la colère », qui unit étudiants, internes en médecine générale et médecins séniors dans une même défense des intérêts de la médecine de ville, sera pleinement suivi.

Les généralistes veulent défendre le rôle central des médecins traitants


Ce mouvement de « convergence des luttes », selon les termes de Yaël Thomas, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), a d’abord été initié par les internes en médecine générale, vent debout contre la décision du gouvernement de créer, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), une quatrième année d’internat de médecine générale à effectuer « en priorité » en zone sous-dense.

Depuis un mois, les médecins en herbe multiplient les manifestations pour exprimer leur rejet total de ce projet destiné à lutter contre la désertification médicale. La grève dure du week-end dernier (qui a donné lieu à de nombreuses réquisitions) a notamment été très suivie.

Si certains généralistes seniors se sentent solidaires du combat de leurs futurs confrères, c’est surtout l’annonce d’une hausse de l’Ondam de ville de seulement 2,9 % (alors que l’inflation est à plus de 6 %) qui a poussé les libéraux à rejoindre le mouvement initié par les internes. Le récent rapport inter-Ordres appelant à améliorer l’accès direct aux professionnels de santé non médecins et les différents amendements au PLFSS en ce sens ont ensuite mis le feu aux poudres. Ce jeudi, dans un communiqué commun, la quasi-totalité des syndicats de médecins libéraux ont ainsi appelé à défendre le « rôle incontournable du médecin traitant ».

Vers une grève de la PDSA le 11 novembre ?


Les syndicats espèrent désormais faire fructifier le mouvement et ainsi mettre la pression sur les négociations pour la future convention médicale, qui s’ouvriront mercredi prochain. « Rejoignez ce mouvement et faites-le grossir dans vos territoires afin de faire comprendre au gouvernement que nous ne reformerons pas notre système de santé sans moyens » exhorte la CSMF.

Pour la suite, les syndicats évoquent déjà une grève de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) pour le vendredi 11 novembre, jour férié et espère faire médiatiser les réquisitions. Ensuite, les médecins libéraux pourraient se joindre à la manifestation des internes prévues pour le 17 novembre (un jeudi cette fois).

L’intersyndicale nationale des internes (Isni) et l’intersyndicale nationale des internes de médecine générale (Isnar-IMG) appellent par ailleurs déjà à la grève pour le vendredi 18 novembre.

Quatre ans après les samedis des gilets jaunes, le gouvernement doit donc faire face aux vendredis des libéraux en colère.

Grégoire Griffard

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