A la veille de la COP27, le cri d’alarme de l’OMS sur les conséquences sanitaires du réchauffement climatique
Paris, le lundi 7 novembre 2022 - Pour l’Organisation Mondiale de
la Santé, le devoir d’alerte s’apparente parfois au mythe de
Sisyphe. En octobre 2021, à quelques jours de la réunion de la
Cop26 à Glasgow, l’OMS avait publié un rapport alarmant sur les
conséquences sanitaires du réchauffement climatique et les actions
indispensables à engager en matière de santé publique.
Intitulé « l’argument sanitaire pour une action climatique
» le document de 82 pages s’articulait autour de dix
recommandations dressées pour éviter « la catastrophe sanitaire
» et pour faire de l’après Covid-19 un monde « plus sain,
plus juste et plus vert ».
Un an après des négociations jugées infructueuses, un nouveau
cri d’alarme est lancé par l’institution onusienne à la veille de
la COP27 qui doit se tenir en Egypte, dans la ville balnéaire de
Charm el Cheikh, au moment où les conséquences concrètes de la
crise climatique se font de plus en plus ressentir en Asie et en
Afrique.
« La santé doit être au centre des négociations sur le
changement climatique »
A la veille du coup d’envoi de la COP, l’OMS souhaite faire
peser l’argument sanitaire dans le cadre des échanges. « Le
changement climatique rend des millions de personnes malades ou
plus vulnérables aux maladies dans le monde entier et la puissance
destructrice croissante des phénomènes météorologiques extrêmes
touche de manière disproportionnée les communautés pauvres et
marginalisées » rappelle le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus,
directeur général de l’OMS.
Pour convaincre, l’OMS invite les journalistes ainsi que les
participants à la conférence à se joindre à une série d’évènements
organisés par l’institution pour présenter les conséquences
potentielles du changement climatique sur la santé.
« Notre santé dépend de la santé des écosystèmes qui nous
entourent, et ces écosystèmes sont aujourd’hui menacés par la
déforestation, l’agriculture et d’autres changements dans
l’utilisation des sols, ainsi que par une urbanisation galopante.
L’intrusion croissante dans les habitats des animaux sauvages
multiplie les possibilités pour les virus dangereux de passer de
leur hôte animal à l’être humain. Entre 2030 et 2050, on s’attend à
ce que le changement climatique entraîne près de 250 000 décès
supplémentaires par an, dus à la malnutrition, au paludisme, à la
diarrhée et au stress lié à la chaleur » rappelle l’OMS.
Des conséquences d’ores et déjà concrètes et terrible
L’été caniculaire vécu par l’Europe a donné aux nations les
plus industrialisées un avant-goût de la « normalité » des
années à venir. Mais c’est bien dans les nations les plus pauvres
que le réchauffement climatique provoque déjà d’innombrables
victimes.
Au Pakistan, les récentes inondations ont entraîné la
destruction de plus de 1 500 centres de santé à travers le pays.
Plus de 33 millions de personnes sont désormais touchées par les
dégâts liés à cette catastrophe directement imputable au
réchauffement climatique.
Mais c’est surtout dans la Corne de l’Afrique que les
conséquences pourraient se révéler les plus désastreuses.
« Dans la grande Corne de l’Afrique, qui subit l’une des pires
sécheresses observées ces dernières décennies, 31 millions de
personnes souffrent de famine et 11 millions d’enfants de
malnutrition aiguë » indique l’OMS.
Cette situation risque en outre d’être encore aggravée par
l’augmentation des prix des céréales et du blé, conséquence directe
de la guerre en Ukraine.
Créer un cercle vertueux
Mais l’Organisation souhaite donner des motifs d’espoir et
surtout de progrès. « La politique climatique doit désormais
placer la santé au centre et promouvoir des politiques
d’atténuation du changement climatique qui sont en même temps
bénéfiques pour la santé. Avec une politique climatique axée sur la
santé, la planète bénéficierait d’un air plus pur, d’eau et
d’aliments plus abondants et plus sains, de systèmes de santé et de
protection sociale plus efficaces et plus justes et, par
conséquent, de populations en meilleure santé »,
écrit-elle.
Pour lutter contre les effets, sanitaires ou non, du réchauffement, il faut... de l'énergie. Ces fléaux touchent en Asie, en Afrique les 2/3 les plus pauvres de l'Humanité qui ne peuvent exploiter que les énergies fossiles... et réchauffer l'atmosphère... Partant de ce constat élémentaire de bon sens, qu'espère l'OMS ? - Une limitation de l'utilisation des énergies fossiles par les plus pauvres ? Mais comment vont-ils produire l'énergie indispensable à leur survie ? Pour mémoire, dans ce monde, la santé et l'espérance de vie appartiennent à ceux qui consomment le plus d'énergie... énergie que l'on voudrait refuser à ceux qui espèrent la même santé et la même espérance de vie ; dans le genre quadrature du cercle... - Une limitation de production d'énergie fossile par les plus riches, en laissant les plus pauvres s'industrialiser ? Mais une telle réduction chez les riches (pardon, certains riches : on peut exclure les USA avec leur gaz de schiste et autres, l'Allemagne qui a fermé ses centrales nucléaires, etc) sera largement compensée par la consommation de charbon, etc, en Inde, etc. - Fournir des centrales nucléaires à des dictateurs corrompus ? - Et j'en passe ; si l'OMS a des idées... Autrement dit, la planète ne peut que se réchauffer ; l'OMS se ridiculise par des prises de position non assorties de solutions techniques.