Kiev, le mercredi 23 novembre 2022 – Près de 10 millions
d’Ukrainiens sont privés d’électricité, alors qu’un hiver
particulièrement rude s’annonce.
Les premières neiges sont tombées sur Kiev jeudi dernier. Si
l’arrivée de l’hiver créé l’espoir d’une baisse d’intensité des
combats qui ravagent l’est de l’Ukraine depuis maintenant 9 mois,
la baisse des températures suscite également l’inquiétude. En
effet, près de 10 millions d’Ukrainiens sont actuellement privés
d’électricité, en raison des nombreuses frappes russes contre le
réseau électrique ukrainien, sans doute le fruit d’une politique
délibérée de Moscou visant à mettre le peuple ukrainien à
genou.
Plus de 50 % des infrastructures électriques en Ukraine ont
été endommagés selon Kiev. De nombreux habitants vont donc être
dans l’impossibilité de se chauffer, alors que les températures
devraient rapidement atteindre les -10 °C.
« Cet hiver mettra en danger la vie de millions de
personnes en Ukraine » s’inquiète le Dr Hans Kluge, directeur
de la branche européenne de l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS). « Le froid peut tuer et la crise énergétique
dévastatrice, les contraintes qui pèsent sur l’accès humanitaire et
le risque d’infections virales feront de cet hiver une épreuve
redoutable pour le système de santé ukrainien et le peuple
ukrainien » a-t-il poursuivi.
700 attaques contre des établissements de santé ukrainiens
L’OMS craint que plusieurs millions d’Ukrainiens soient
obligés de quitter leur maison « en recherche de chaleur et de
sécurité » dans les prochaines semaines. Ces réfugiés
intérieurs pourront notamment se rendre dans ce que le gouvernement
de Kiev appelle des « centres d’invincibilité », des refuges
souterrains où les Ukrainiens ont accès à l’électricité, à l’eau,
au chauffage, à la nourriture et à Internet.
L’organisation onusienne rappelle également que les attaques
russes contre le réseau électrique mettent à mal le système de
santé ukrainien et que « des centaines d’hôpitaux ne sont plus
pleinement opérationnels ». L’OMS a par ailleurs recensé plus
de 700 attaques contre des établissements de santé ou des
ambulances depuis le début de l’invasion russe, des agressions qui
constituent « une violation manifeste du droit international
» rappelle le Dr Kluge. Dernière attaque en date, un
bombardement contre une maternité près de Zaporijia dans la nuit de
mardi et mercredi, qui a causé la mort d’un nourrisson.
La ville de Kherson en voie d’évacuation
La situation humanitaire est particulièrement critique dans la
ville de Kherson, dans le sud-est du pays, libérée par les forces
ukrainiennes le 11 novembre dernier. Les bombardements des derniers
mois ont détruit presque toutes les infrastructures de la ville et
pour les habitants privés de nourriture, d’eau et d’électricité,
l’armée ukrainienne a dû procéder à des distributions de
nourriture. Estimant ne pas être en capacité de gérer une crise
humanitaire dans une cité aussi proche de la ligne de front, les
autorités ukrainiennes ont donc demandé ce mardi aux habitants
d’évacuer la ville, pour être relocalisés dans le centre et l’ouest
du pays. Une évacuation similaire va être organisée dans la ville
de Mikolayv plus à l’ouest.
Seule bonne nouvelle dans ce tableau morose : la plupart des
Ukrainiens se chauffent au gaz. Or, l’armée russe n’a pour le
moment jamais porté atteinte aux infrastructures gazières
ukrainiennes. Il faut dire que, aussi paradoxale que cela puisse
paraitre, le gaz russe vendu aux pays européens continue de
transiter par l’Ukraine et ce malgré la guerre qui oppose les deux
pays.
Le célèbre devoir de mémoire incite à ne pas oublier ces idéologues de tous bords, élus ou non, qui avant puis au début de l'invasion occultaient, tergiversaient, nuançaient. Un goût de déjà vu. De tous bords, ce fer à cheval où les extrêmes se rejoignent si souvent. Se souvenir de l'éviction tardive des RT France, Spoutnik, des commentaires "médicaux" de quelques trolls lors de l'introduction du vaccin du même nom. Relire les commentaires des articles du JIM pour s'en convaincre si besoin (12/08/2020 : « Des doutes sur Spoutnik-V »). La guerre froide revient, plus chaude. Le "rideau de fer" se reconstruit à la hâte par ceux qui ne sont pas amnésiques.