Covid-19 en France : bientôt le retour du masque obligatoire ?
Paris, le lundi 5 décembre 2022 – Alors que l’épidémie de Covid-19
progresse de nouveau en France, l’éventualité d’un retour du port
obligatoire du masque dans certains lieux fermés se dessine.
La 9ème vague de contaminations à la Covid-19 est désormais là
et bien là. Actuellement, ce sont environ 56 000 contaminations par
jour en moyenne hebdomadaire qui sont recensées dans notre pays,
soit autant que lors du pic de la 8ème vague en octobre dernier et
alors même que la dynamique de l’épidémie ne semble pas faiblir. Le
taux de positivité des tests est de 26,3 % et le variant Omicron
BQ.1.1, sous-variant de BA5, représente désormais 49 % des
nouvelles contaminations.
A l’hôpital, ce sont près de 20 000 patients positifs au
Covid-19 qui sont hospitalisés, avec une hausse de 77 % des
hospitalisations quotidiennes en trois semaines. Dans les services
de soins critiques, on compte 1 113 patients Covid-19, soit 160 de
plus qu’il y a trois semaines. Enfin, 425 personnes sont mortes de
la Covid-19 cette semaine. Ces chiffres restent inférieurs à ceux
observés lors de la 6ème vague de mars-avril ou de la 7ème du mois
de juillet, qui n’ont pourtant pas donné lieu à un retour des
restrictions sanitaires. Cependant, l’inquiétude est cette fois
décuplée par la concomitance de cette nouvelle vague épidémique
avec la survenue des épidémies saisonnières de grippe et de
bronchiolite.
Une triple épidémie « inédite »
Sur le front de la grippe, Santé Publique France (SPF) note
que l’augmentation des indicateurs est « précoce » par
rapport aux années de référence prépandémie. La Bretagne et la
Normandie sont ainsi d’ores et déjà en phase épidémique, le reste
de la métropole en phase pré-épidémique. S’agissant de la
bronchiolite, SPF constatait dans son dernier bulletin
épidémiologique mercredi dernier une « poursuite de
l’augmentation des passages aux urgences et des hospitalisations
pour bronchiolite à des niveaux très élevés et supérieurs aux
épidémies des 10 dernières années ». C’est donc à une triple
épidémie que font face actuellement les hôpitaux français déjà
affaiblis par deux ans de crise sanitaire, « une situation
complètement inédite » selon SPF.
Face à cette situation possiblement explosive, les autorités
multiplient les appels aux Français à mettre de nouveau le masque
« dès que nous sommes avec des personnes fragiles ou dans les
transports en commun » selon la Première Ministre Elisabeth
Borne. Mais si l’incitation ne suffit pas, allons nous en passer à
nouveau par l’obligation ? Vendredi dernier, les journalistes de
RMC faisaient état de rumeurs selon lequel le gouvernement
plancherait sur un éventuel retour du port du masque obligatoire
dans les transports en commun.
Retour du masque obligatoire : François Braun ne tremblera
pas
Interrogé sur la question ce dimanche sur BFM TV, le ministre
de la Santé François Braun a soufflé le chaud et le froid. Tout en
considérant que la situation actuelle ne le justifiait pas, il a
affirmé que son bras « ne tremblera pas s’il faut décider
l’obligation du port du masque, y compris dans toutes les
circonstances ». Il a indiqué que l’éventuel rétablissement de
cette contrainte était conditionné à « la saturation des
hôpitaux et à l’évolution de l’épidémie de grippe ».
Le ministre a également profité de cette interview pour lancer
un nouvel appel à la vaccination des sujets à risques (personnes de
plus de 60 ans et sujets souffrant de comorbidités). La vaccination
de rappel des seniors est pour le moment un échec cuisant. Selon
SPF, seulement 31,6 % des 60-79 ans sont à jour dans la vaccination
contre la Covid-19 (une dose dans les 7 derniers mois) dont 7,2 %
qui ont été vaccinés avec un des nouveaux vaccins bivalents adaptés
aux variants Omicron. Chez les plus de 80 ans, ils sont 13 % à être
suffisamment protégés (une dose dans les 4 derniers mois) et
seulement 9,4 % à avoir reçu une dose de vaccin bivalent.
Comme pour votre article sur le manque de clarté des messages de nos autorités sanitaire concernant la facilité et les bénéfices (pour soi et les autres) d'une revaccination régulière contre la Covid, y compris chez les enfants, la triple épidémie en cours de virus respiratoires transmissibles par aérosols nous fait nous demander si nos dites Autorités pensent qu'il y a un risque à porter un masque dans des lieux à risque. En notant que nos médias utilisent presque exclusivement le terme de bronchiolite, réservé au nourrisson, pour décrire l'épidémie de VRS, qui n'est pas que bénigne chez les adultes, et qu'une autre grave épidémie démarre en Afrique et en Amérique, la rougeole, pour laquelle le masque pourrait permettre de gagner du temps chez les non vaccinés.