Covid-19 : une nouvelle campagne de vaccination prévue pour l’automne

Paris, le vendredi 24 février 2023 – Malgré la baisse d’intensité de l’épidémie de Covid-19, la HAS préconise d’organiser une campagne de vaccination de rappel au début de l’automne 2023.

La Covid-19 n’est plus ce qu’elle était. Si cette épidémie, la plus grave depuis un siècle, a eu un impact considérable sur nos vies quotidiennes pendant plus de deux ans et a nécessité la mise en place d’une campagne de vaccination sans précédent, elle semble désormais devenue une maladie saisonnière, au même titre que la grippe. Nouveau signe que la gestion de la Covid-19 se rapproche de plus en plus de celle de la grippe, la Haute Autorité de Santé (HAS) préconise, pour la deuxième année consécutive, qu’une campagne de vaccination soit organisée à l’automne prochain, qui sera couplée, « pour des raisons pratique de mobilisation et de logistique », à celle contre la grippe saisonnière, « qui cible les mêmes populations ».

Selon le communiqué de la HAS, publié ce vendredi, cette nouvelle campagne de vaccination, sera destinée, comme pour la grippe saisonnière (en tout cas pour l’heure car les recommandations de la HAS ont récemment évolué), aux personnes à risque de forme grave, à savoir les sujets âgés de plus de 65 ans, les personnes souffrant de certaines comorbidités et les femmes enceintes.

Une nouvelle dose dès les printemps pour les plus de 80 ans

Cette nouvelle dose de vaccin contre la Covid-19, la 5ème pour certains, devra être administrée au moins six mois après la dernière injection ou contamination par le SARS-Cov-2. Une recommandation qui s’appuie sur les conclusions de la dernière étude Epi-phare publiée mardi dernier, qui prouve que les doses de rappel sont efficaces pour diminuer le risque d’hospitalisation, mais que cette protection diminue rapidement. Par ailleurs, La Has « recommande préférentiellement l’utilisation des vaccins à ARNm bivalents adaptés à Omicron », qui sont disponibles en France depuis octobre dernier.

La HAS émet quelques précisions quant à cette nouvelle stratégie vaccinale. Tout d’abord, en raison de leur particulière vulnérabilité contre la Covid-19, la HAS propose que certains individus particulièrement à risque (sujets de plus de 80 ans et personnes immunodéprimées) puissent bénéficier d’une nouvelle dose de rappel dès le printemps prochain. « Cette vaccination doit tenir compte de la situation médicale de ces personnes, dans le cadre d’une décision médicale partagée avec l’équipe soignante » précise la HAS.

L’épidémie actuellement à un niveau très faible

Ensuite, bien que la vaccination ne soit désormais préconisée que pour les personnes à risque, la HAS rappelle que « toute personne qui en exprime la demande doit pouvoir bénéficier d’une dose de rappel et pouvoir se faire rembourser cette vaccination », une question qui avait suscitée quelques incertitudes au cours de la dernière campagne vaccinale à l’automne dernier. Enfin, « compte tenu du caractère imprévisible de l’émergence des variants » et même si le scénario d’une recrudescence violente de l’épidémie est loin d’être le plus probable selon la HAS, l’institution de santé publique demande aux autorités de se tenir prêt à « mettre en place à tout moment une campagne de vaccination en population générale si la situation épidémiologique le justifie ».  

Cette nouvelle recommandation de la HAS intervient quatre jours après qu’elle a rendu un avis non-définitif favorable à la levée de l’obligation vaccinale pour les soignants et alors que l’intensité de l’épidémie en France est particulièrement faible depuis le début de l’année 2023. Le nombre de contaminations quotidiennes est stable aux alentours de 3 500, avec un taux de positivité à 5,6 % (le nombre de tests quotidiens a été divisé par quatre en deux mois). On ne compte que 13 000 patients positifs à la Covid-19 à l’hôpital, dont un peu plus de 700 en soins critiques, des chiffres en baisse continue depuis décembre. Environ 160 personnes meurent chaque semaine de la Covid-19.

S’agissant de la vaccination, seulement respectivement 48 % des plus de 75 ans et 46 % des 65-74 ans ont reçu deux rappels vaccinaux. Chaque jour, seulement 1 300 personnes se font vacciner contre la Covid-19 : ils étaient 730 000 en décembre 2021.

Grégoire Griffard

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Vos réactions (1)

  • Enfin de la vraie gouvernance !

    Le 24 février 2023

    Gouverner, c'est prévoir .
    Cette recommandation est bienvenue : on anticipe très à l'avance le risque COVID, en reconnaissant humblement qu'on ne maîtrise pas tout.
    Cela semble logique : parallélisme de la grippe, même période, même cible, possibilité de grouper les deux vaccins, avec un objectif de santé publique très clair, la communauté des soignants et tous les français de bon sens ne pourront qu'y souscrire, mais comme le rappelle l'article le taux de vaccination des vieux français est mauvais, il reste du travail de pédagogie à faire, et le faire maintenant est une bonne chose.
    Rendez vous en automne !

    Dr F Chassaing

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