
Paris, le jeudi 13 avril 2023 – La DGS a publié ce mercredi le calendrier vaccinal pour l’année 2023, avec au programme de nouvelles recommandations et des extensions de compétences.
On a beaucoup parlé ces dernières semaines de la question hautement polémique des obligations vaccinales qui pèsent sur les soignants, notamment contre la Covid-19. Si cette question donne lieu régulièrement à des débats enflammés, celle des obligations et recommandations vaccinales à destination de la population générale semble désormais plus apaisé et c’est sans bruit ni polémique que la Direction générale de la Santé (DGS) a publié ce mercredi son calendrier vaccinal renouvelé pour l’année 2023.
Deux nouvelles recommandations vaccinales font leur entrée dans ce calendrier. Conformément à un avis de la Haute Autorité de Santé (HAS) de juillet dernier, la vaccination contre les rotavirus est désormais recommandée chez tous les nourrissons âgés de 6 semaines à 6 mois selon deux schémas possibles : deux doses à 2 et 3 mois avec le vaccin monovalent Rotarix ou trois doses à 2, 3 et 4 mois avec le vaccin pentavalent Rotateq. Toujours selon un avis de la HAS de février dernier, la vaccination contre la grippe saisonnière est désormais ouverte aux enfants à partir de l’âge de 2 ans, de préférence avec le vaccin intranasal Fluenz Tetra, mieux accepté par les enfants (mais, en cas d’indisponibilité, les vaccins injectables classiques contre la grippe pourront être utilisés).
La DGS acte la généralisation de la vaccination HPV
Par ailleurs, deux nouveaux vaccins sont désormais disponibles : le MenQuadfi, un vaccin tétravalent commercialisé en France depuis septembre et recommandé à partir de l’âge de 12 mois contre les méningocoques de sérogroupe A, C, W et Y et le Dengvaxia, un vaccin contre la dengue utilisable chez les sujets âgés de 6 à 45 ans vivant dans des zones endémiques et qui ont déjà été contaminé par le virus.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une nouvelle recommandation à strictement parler, le nouveau calendrier vaccinal de la DGS acte également la récente prise de parole du Président de la République sur la vaccination contre le virus HPV chez les adolescents. Dès la rentrée 2023, ce vaccin sera ainsi proposé gratuitement aux élèves en classe de 5ème. Pour rappel, la vaccination anti-HPV qui se fait avec deux (avant 15 ans) ou trois doses (après 15 ans) est recommandée chez les adolescents, filles et garçons, entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans et même jusqu’à 26 ans pour les hommes homosexuels.
Au-delà des recommandations, le nouveau calendrier vaccinal évoque l’extension des compétences vaccinales des professions paramédicales…pour finalement remettre le sujet à plus tard. La dernière loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS) pour 2023 prévoyait d’ouvrir le droit à la prescription et à l’administration de vaccins aux pharmaciens, infirmières et biologistes médicaux, de permettre l’administration de vaccins par les internes en pharmacie et en médecine et élargissait à l’ensemble de la population les personnes pouvant être vaccinées par les sage-femmes.
Pharmaciens et infirmières devront s’armer de patience
Mais le document de la DGS se contente d’indiquer que « les conditions d’application de ces nouvelles compétences ainsi que la liste des vaccins et le public cible pour chacune de ces professions de santé seront précisées par des textes règlementaires ». Pour les pharmaciens et les infirmiers, qui ont déjà vu leur compétences vaccinales s’élargir l’an dernier, il faudra donc être un peu patient pour obtenir de nouvelles prérogatives.
La DGS profite également de l’actualisation de son calendrier vaccinal pour dresser un bilan de la décision prise en 2017 de rendre obligatoire, pour les enfants nés à compter du 1er janvier 2018, huit vaccins (coqueluche, Haemophilus influenzae de type B, hépatite B, pneumocoque, méningocoque de sérotype C, rougeole, oreillons, rubéole) qui n’étaient jusqu’alors que recommandés.
L’étude menée par la DGS confirme (sans surprise) que cette mesure a permis d’améliorer la couverture vaccinale chez les enfants, de manière plus ou moins importante selon les vaccins : 96,4 % des enfants nés à compter du 1er janvier 2018 étaient vaccinés contre la coqueluche, contre 95,4 % de ceux nés à compter du 1er janvier 2017 ; 95,2 % étaient vaccinés contre l’hépatite B (contre 91,8 % pour ceux nés en 2017) ; 95 % contre le pneumocoque (contre 93,1 %) ; 90,4 % avaient reçu le vaccin ROR (contre 86,3 %). La DGS note également une augmentation de l’adhésion à la vaccination obligatoire et souligne qu’aucune alerte particulière relative à la vaccination des enfants n’a été signalé depuis 2018.
Il faut croire que l’obligation vaccinale a parfois du bon.
Quentin Haroche