Avancées dans les syndromes myélodysplasiques

Les 8èmes journées du Groupe Francophone des Myélodysplasies (GFM) ont permis de faire le point sur les dernières avancées dans les syndromes myélodysplasiques (SMD) tant sur le plan des classifications que sur celui des traitements. Rappelons que la dernière classification de l’OMS date de 2008 et tient compte du nombre de cytopénies périphériques, du taux de blastes circulants et médullaires, de la présence de sidérobastes en couronne (>15 %) et de corps d’Auer, et d’une anomalie cytogénétique, la délétion 5q isolée.

Coté thérapeutique, l’arrivée des agents hypométhylants (5-azacytidine et décitabine), l’utilisation de la lénalidomine dans les SMD avec délétion 5q et celle des agents stimulants l’érythropoïése (ASE) dans les SMD de faible risque avec anémie, ont permis de grands progrès dans la prise en charge des SMD.

En particulier, la 5-azacytidine a obtenu une AMM européenne dans les SMD de risque intermédiaire 2 ou élevé en démontrant une amélioration significative de la survie sous 5- azacytidine par rapport au traitement conventionnel : survie globale médiane de 24,5 mois versus 15 mois (p=0,0001). L’azacitidine par voie orale fait également l’objet de recherches et une étude pilote de pharmacocinétique (Garcia-Manero, Leukemia 2008) et un essai de phase I (Garcia-Manero, ASH 2009) ont étudié la biodisponibilité et le profil de tolérance de cette voie d’administration avec des résultats encourageants. Par ailleurs, une étude rétrospective va étudier le devenir des patients non répondeurs sous traitement dans l’étude AZA 001.

Comme on a pu le constater au cours de ces journées, de nombreux autres traitements sont en cours d’essai thérapeutique, en association avec les agents hypométhylants, ou en cas d’échec de ceux-ci, que ce soient des agents inhibiteurs d’histone déacétylase (HDAC) [acide valproïque + azacitidine, vorinostat associé à l’azacitidine, ou à de faibles doses d’Ara-C, dans les SMD de haut risque…] ou nouvelles chimiothérapies [clofarabine à faibles doses dans les SMD de haut risque en échec d’azacitidine par exemple]. Les premiers résultats de l’association azacitidine et vorinostat sont très encourageants et le GFM espère pouvoir rapidement mettre en place une étude avec cette association.

L’arsenal thérapeutique dans les SMD de faible risque s’élargit également : association azaciditine+/-EPO actuellement, et à l’avenir, lénalidomide+/- EPO dans la cadre d’études coordonnées par le GFM ainsi qu’une étude d’efficacité de la lénalidomide +/-  EPO chez les patients sans délétion 5q et dépendants des transfusions.

Pour les ESA, les critères prédictifs de réponse sont bien définis maintenant et il a également été montré que la survie est améliorée chez les patients répondeurs et que le fait de traiter tôt est un critère de réponse même avant tout support transfusionnel. 

A noter que les traitements symptomatiques (transfusion globulaires, traitement des infections et chélateurs du fer) continuent d’occuper une place centrale. En particulier, le traitement chélateur est indiqué chez tous les patients ayant un SMD de faible risque avec survie prolongée, régulièrement transfusés. Par ailleurs, l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques représente encore à ce jour le seul traitement potentiellement curateur dans les SMD.

Enfin signalons que le registre SMD du GFM créé en juillet 2003 (l’un des plus importants du monde et le seul avec une correspondance entre les données clinico-biologiques et cytologiques) a été réactualisé en 2009. Il comporte désormais 2 122 patients enregistrés dans 43 centres dont 57 % d’hommes avec un âge moyen au diagnostic de 73 ans : 86 % des patients présentent un SMD, 5 % une LAM (leucémie aiguë myéloblastique) secondaire et 9 % une LMMC (leucémie myélomonocytaire chronique).

Quelle place pour la chélation
dans les myélodysplasies ?


Une interview du Dr Agnés Guerci-Bresler
(service d'hématologie clinique - CHU Brabois - Nancy)

 

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