Les personnes ayant un cancer du poumon expirent des composés organiques volatils (COV) différents des composés expirés par les fumeurs en bonne santé. Une étude allemande récente publiée en 2011 dans European Respiratory Journal avait en effet montré que le cancer du poumon possédait une empreinte olfactive particulière que des chiens entraînés étaient capables de détecter. Un nez électronique pourrait-il rivaliser avec la race canine ? La réponse est oui.
Dans cette étude (1), les auteurs ont tenté de déterminer si le nez électronique pouvait différencier les COV de patients ayant un cancer du poumon (n = 53) [dont 27 à un stade précoce (I/II), 25 à un stade plus tardif (III/IV), et 21 une tumeur périphérique], de ceux expirés par des fumeurs en bonne santé (n = 117). L’air respiré durant 5 minutes était analysé. Les résultats montrent que le nez électronique permet de distinguer le cancer du poumon de l’absence de cancer avec une précision de 79 % (p < 0,0001). En particulier, il permet de distinguer les patients ayant des formes précoces de cancer, ou des formes périphériques, des volontaires sains. Pour les auteurs, le nez électronique pourrait ainsi représenter un outil non invasif pour la détection des stades précoces du cancer du poumon.
Une autre étude (2) a comparé les composés respiratoires de 25 patients ayant un cancer du poumon à ceux de 45 sujets témoins. Les empreintes olfactives étaient analysées par la méthode de régression logistique multifactorielle. Dans ce travail, la sensibilité du nez électronique est de 88 %, sa spécificité de 91 %, sa valeur prédictive positive de 84,6 % et sa valeur prédictive négative de 93,2 %. Les auteurs concluent également à l’utilité du nez électronique comme examen de dépistage du cancer du poumon. A suivre…
Dr Emmanuel Cuzin