« Proto » : pas si rigolo !
Interview du Dr Leïla Chaouachi, CEIP-A de Paris
Interview du Dr Leïla Chaouachi, CEIP-A de Paris
Voici ce que j'écrivais à l'Ordre des pharmaciens en juin 2020...Il en aura fallu du temps à nos législateurs et fonctionnaires pour réagir !
"Madame, Monsieur, cher Collègue,
J’ai appris il y a peu que de très nombreuses cartouches de protoxyde d’azote étaient distribuées en France sans semble-t-il aucune précaution particulière de commercialisation !
J’ai en particulier été stupéfié que mon fils et ses amis, étudiants, disposaient de plusieurs de ces cartouches…vides !
J’ai immédiatement sommé mon fils de ne plus toucher à ce produit….j’eusses préféré que ce soient les autorités de santé qui en auraient interdit ce genre d’usage !
Inutile de vous rappeler évidemment le risque majeur que peuvent prendre ces jeunes – car il s’agit bien de jeunes voire même probablement d’adolescents ! – en consommant ce produit que nous savons tous très dangereux et qui devraient absolument être strictement réservé à un usage médical sous contrôle, voire - à condition évidemment d’en contrôler volumes et justifications – à un usage professionnel alimentaire.
Je suis personnellement très choqué que ce type de produit puisse avoir été mis à disposition du grand public, notamment des plus jeunes.
Et espère que très rapidement les autorités prendront les mesures nécessaires pour encadrer strictement leur commercialisation.
L’ANSES semble chargée de ce dossier ; je ne peux imaginer un seul instant que l’ONP et l’ANSM n’en soient pas également acteurs ou du moins particulièrement sensibilisés...
Avec mes salutations confraternelles"
Et voici la réponse reçue alors de l'ONP :
"...Le protoxyde d'azote à usage médical est un médicament listé et n'est donc pas en libre accès. Le protoxyde d'azote dont l'usage est détourné est a priori celui utilisé dans l'alimentation comme gaz propulseur dans les cartouches pour siphons à chantilly, en vente libre.
L'ANSES est en effet l'autorité compétente pour un produit à usage alimentaire. Elle recommande d'améliorer la réglementation et de mieux informer des risques sanitaires potentiels...."
Autrement dit "c'est pas moi c'est lui...". Et pendant ce temps des gamins risquaient de graves intoxications !
Alain Cros
Pharmacien industriel