Qui dit toxidermie sous-entend origine médicamenteuse. Or, aliments, huiles essentielles, compléments alimentaires, substances chimiques peuvent être à l’origine de ce type de réaction cutanée.
Plusieurs cas d’érythème pigmenté fixe ont été décrits avec des boissons contenant de la quinine. Les patch-tests étaient positifs pour le sulfate de quinine, parfois seulement au niveau des lésions cutanées.
Un cas a aussi été publié avec de la réglisse. Les patch-tests étant négatifs, un test de provocation orale a permis la confirmation du diagnostic.
De la même façon, fraises, chips au fromage, asperges, noix de cajou, lentilles et poissons ont été à l’origine d’érythèmes pigmentés fixes.
Un nouveau concept vient d’être exposé : l’éruption fixe alimentaire neutrophilique (neutrophilic fixed food eruption). Cet érythème pigmenté fixe bulleux est caractérisé par une infiltration périvasculaire neutrophilique et par une nécrose focale des kératinocytes suprabasaux.
Certains médicaments peuvent aussi provoquer ce type de lésions (amoxicilline-acide clavulanique, naproxène).
Les plantes, utilisées comme médicament ou comme complément alimentaire, peuvent être à l’origine d’éruptions cutanées.
Des cas de pustulose exanthématique généralisée ont ainsi été décrits avec du Ginko biloba, de la tisane Boldoflorine° (patch-tests positifs pour racine d’aunée, écorce de bourdaine, feuille de séné).
Deux cas d’éruption bulleuse de type Stevens-Johnson ont été attribués à l’huile de nigelle et un cas de nécrolyse épidermique toxique (Lyell) à la prise de millepertuis.
Certaines substances non végétales présentes dans les compléments alimentaires peuvent aussi être responsables.
Ainsi, le picolinate de chrome a provoqué une éruption pustuleuse non folliculaire et le zinc une pustulose exanthématique aiguë généralisée (patch-tests positifs pour le zinc).
Des cas de pustulose exanthématique aiguë généralisée ont également été décrits après morsures d’araignées du genre loxosceles.
Des solvants, trichloréthylène et tétrachloroéthylène, sont à l’origine de syndromes de Stevens-Johnson/nécrolyse épidermique toxique et de syndromes d’hypersensibilité médicamenteuse survenant 2 à 5 semaines après l’exposition.
Un cas de DRESS (syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse) a aussi été rapporté chez un patient japonais porteur de l’allèle HLA-B*1301.
Dr Geneviève Démonet