Des anomalies congénitales surviennent 3 à 5 fois plus souvent chez les enfants nés de mère diabétique que dans la population normale. Les cardiopathies congénitales représentent 50% de ces accidents. D'où l'idée d'effectuer une échocardiographie ftale détaillée chez les mères diabétiques présentant un taux d'hémoglobine glycosylée A1c supérieur à 8,5%, dans le but de dépister ces anomalies.
Sur 193 femmes diabétiques surveillées à l'université de San Diego (Californie) entre 1985 et 1992, 64 ont
bénéficié, lors d'une étude coordonnée par L.E Shields, d'une telle échographie : 47 parce qu'elles présentaient un taux d'Hb A1c élevé et 17 en raison d'une histoire familiale de cardiopathie congénitale ou d'une échographie générale suspecte. Chez vingt-quatre ftus, on a décelé des anomalies majeures dont 8 d'origine cardiaque. Six d'entre elles ont été étudiées par échocardiographie ftale et 4 cardiopathies ont été correctement diagnostiquées. Aucun cas de cardiopathie congénitale n'a, en revanche, été mis en évidence chez le ftus de femmes présentant un taux initial normal d'Hb A1c. Chez les femmes dont le taux est anormal, aucun taux critique d'Hb A1c ne permet un dépistage optimal des anomalies cardiaques ; aussi les auteurs conseillent-ils de réaliser une étude échocardiographique détaillée chez les patientes dont le taux initial d'hémoglobine A1c dépasse 6,1%.
N.T.
Shields L.E. et coll. : "The prognostic value of hemoglobin A1c in predicting fetal heart disease in diabetic pregnancies." Obstet. Gynecol., 1993 ; 81 : 954-957.
TRIADOU NICOLE