
Oxford, le samedi 18 janvier 2014 – Que n’a-t-on écrit sur le fameux slogan invitant à consommer au moins cinq fruits et légumes chaque jour ? Les considérations sont de tout ordre : scientifiques (afin de déterminer si une telle injonction se justifie ou non d’un point de vue médical), économiques, mais également pratiques. Il n’est pas en effet pas nécessairement évident de savoir ce qu’est un légume (que l’on songe à la tomate !) ou un fruit digne de satisfaire la sacro-sainte règle.
Pas mieux que le Coca !
Et voici que dans ce casse tête nutritionnel, le professeur Susan Jebb de l’université d’Oxford a décidé d’ajouter sa voix au chapitre. Son credo : pourfendre les jus de fruit. Si innocemment, vous pensiez vous en tirer à bon compte en consommant quelques jus de pomme et d’orange, il semble que vous pouvez revoir vos bonnes résolutions. Ces breuvages sont des tromperies sans nom. Bien sûr, le haro doit d’abord être mis sur les produits industriels. Un verre de jus d’orange contient, nous rappelle Susan Jebb dans le Sunday Times deux cuillères à café et demi de sucre. Au final, nous assure-t-elle « le corps ne fait aucune différence entre le jus de fruit et un Coca-Cola » !
Pas bon pour notre pomme !
Si la trahison des jus de fruit industriels pouvait être facilement devinée, il est plus difficile de se méfier de ceux que l’on obtient en pressant soit même son orange ou sa pomme tous les matins. Pourtant, le résultat ne serait guère meilleur. « Le jus de fruit n’est pas similaire au fruit intact » nous prévient Susan Jebb. Ainsi, au mieux est-il préférable de consommer le fruit entier et au pire de diluer le jus. En tout état de cause est-il indispensable de ne pas s’abreuver sans compter de jus de fruit naturel. D’ailleurs, pour finir de convaincre, Susan Jebb note que de manger un fruit apaise bien mieux la faim et permet ainsi d’éviter de se ruer sur des aliments peu recommandables ! Ses conseils diététiques sont devenus un nouveau cheval de bataille pour la nutritionniste qui n’exclue pas désormais de mener la lutte pour, qu’à l’instar des sodas, les jus de fruit soient l’objet de taxes !
Aurélie Haroche