A côté de la plaque !

N.CHABERT,

Paris

 

En juillet 2008, une femme de 67 ans est adressée pour dépression résistante à un hôpital de référence de Tokyo spécialisé en neurologie et en psychiatrie. Le seul antécédent notable retrouvé à l’interrogatoire est une thymectomie pour thymome deux ans auparavant.

Les symptômes dépressifs sont apparus au début de l’année 2008 au décours d’un conflit familial et se sont manifestés par une autodépréciation et plusieurs tentatives de suicide. Ces signes s’accompagnaient d’une anorexie avec perte de poids de 5 kg en un mois. Devant cette altération de l’état général, un bilan a été pratiqué pour écarter une étiologie organique : un scanner thoracique et un scanner corps entier avec injection de produit de contraste ainsi que des endoscopies digestives se sont révélés normaux et ont permis, notamment, d’éliminer une récidive de thymome. 

Le diagnostic posé était alors celui de syndrome dépressif  grave et la patiente avait été traitée dans un hôpital psychiatrique régional par une succession d’antidépresseurs (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine puis imipraminiques) associée à du lithium sans aucune influence sur les troubles de l’humeur. Cette dépression résistante s’associant à une aggravation de l’anorexie, le poids étant passé de 60 à 33,5 kg en 6 mois, la malade était adressée au service de psychiatrie de l’Hôpital national de neurologie et de psychiatrie de Tokyo.

Dans le service, la dépression a été confirmée avec un score de 40 sur l’échelle de Hamilton à 17 items. L’examen neurologique ne mettait en évidence qu’une discrète faiblesse musculaire proximale sans signes oculaires ou bulbaires. Un nouveau bilan à la recherche d’une étiologie organique a été demandé et s’est révélé tout aussi négatif que le précédent (un scanner thoracique, une IRM cérébrale, un électroencéphalogramme, la recherche de marqueurs tumoraux étant normaux ou négative). Devant l’échec des traitements pharmacologiques de la dépression, 10 séances de sismothérapie ont été pratiquées…sans plus de succès.

C’est alors qu’à la fin du mois d’octobre, la patiente a sombré rapidement dans un état stuporeux qui s’est rapidement compliqué d’une insuffisance respiratoire aiguë avec hypercapnie imposant une ventilation assistée en urgence.

A ce stade, un diagnostic est évoqué. Il sera confirmé par un dosage biologique et permettra enfin la mise en route d’un traitement efficace. 

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Vos réactions (1)

  • Niveau de difficulté

    Le 10 décembre 2016

    Vous ne pourriez pas nous en proposer de plus simples ?
    Merci d'avance ...car moi je me sens là vraiment nulle.

    Dr Erbibou

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