JNLF – Paris. Le lobe frontal est une vaste structure anatomique impliquée dans de nombreuses fonctions cognitives. Les symptômes observés à la suite des lésions de cette structure peuvent être spectaculaires réalisant le syndrome frontal historique ou être plus subtils. Les progrès en neuropsychologie ont permis de préciser le rôle de plusieurs aires corticales frontales.
Le cortex préfrontal latéral (CPFL) pour sa part semble particulièrement impliqué dans ce que l’on appelle « le contrôle cognitif ». Sous ce terme, on fait référence à la capacité de coordonner les actions et les pensées dans un but précis, souvent essentiel à la vie courante, et sous-tendant des activités cognitives comme la planification et le raisonnement. Plusieurs travaux ont suggéré que le CPFL intervient de manière hiérarchique avec d'autres aires associatives postérieures et prémotrices.
E. Koechin a proposé une théorie modulaire et unifiée où le CPFL est organisé en cascade antéropostérieure avec trois niveaux de contrôle : sensoriel, contextuel et épisodique. Cet auteur avait montré auparavant grâce à des études en IRM fonctionnelle chez le sujet sain que le traitement de ces processus affectait différentes parties du CPFL, la partie caudale étant plus impliquée dans le contrôle sensoriel et la partie rostrale dans le contrôle contextuel et épisodique de l'action.
Lors de ce congrès, cette équipe a montré que ce modèle s'avérait valide chez les patients cérébrolésés. Ils ont donc appliqué le même paradigme expérimental chez 20 patients avec des lésions préfrontales d'origine vasculaire et 17 témoins. Les résultats ont confirmé l'organisation antéropostérieure en trois modules de contrôles selon différentes dimensions : épisodique au niveau antérieur, contextuel au niveau postérieur et multitâches au niveau polaire. Cette approche originale doit encore être testée dans d’autres pathologies afin de confronter ce modèle aux autres théories de la mémoire de travail.
Dr Charles Gouraud
