Actualité de l’IRM dans la PR

Des méthodes efficaces pour le diagnostic, le suivi et le pronostic de l’arthrite rhumatoïde précoce sont très importantes, de même que pour les spondylarthrites. Alors que la radiographie conventionnelle visualise les signes tardifs précédant l’activité de la maladie, l’IRM s’avère hautement sensible pour la détection des changements précoces inflammatoires et destructifs.

Dans le rhumatisme psoriasique ainsi que dans la spondylarthrite ankylosante, l’IRM est également meilleure que la radiographie conventionnelle dans la détection précoce des lésions. Il existe différents types d’images IRM, sur les articulations axiales et périphériques pour les arthrites inflammatoires, permettant une meilleure approche d’imagerie. Ces techniques d’imagerie sensibles peuvent s’appliquer également à la pathologie arthrosique, puisqu’il a été montré (1) que l’oedème de la moelle osseuse était prédictif de futures lésions arthrosiques.

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est maintenant largement utilisée et une mise à jour de son utilisation pour l’arthrose et la PR était nécessaire (2).

Cette technique peut être aujourd’hui utilisée dans trois domaines différents :

  Comme outil de diagnostic

L’IRM, dans le cas des arthrites indifférenciées, a permis d’améliorer le diagnostic précoce de PR par rapport aux critères de l’ACR 1987 et de faire progresser sa sensibilité de 77 % à 96 %. La présence de synovite, d’érosion et de changements dans l’os, ainsi que d’oedème sous-chondral, montrent une spécificité de 100 % dans le diagnostic, confirmé après 2 ans par les critères ACR. L’IRM permet donc d’effectuer un diagnostic très précoce.

  Comme suivi de réponse thérapeutique

Le développement de nouveaux agents biologiques a permis d’ouvrir l’horizon à de nouvelles possibilités dans le traitement de la PR. Les dommages structuraux dans la PR étaient évalués traditionnellement par radiographies conventionnelles et l’activité inflammatoire par des scores individuels. L’IRM s’est montrée plus sensible que la radiographie pour la détection des lésions érosives inflammatoires de l’articulation. Afin d’utiliser l’IRM de façon reproductible et valide, l’OMERACT a développé un score IRM pour l’arthrite. Ce score permettra l’utilisation de l’IRM dans les essais cliniques.

  Dans le pronostic de progression de dégradation de l’articulation

Le traitement de l’arthrite rhumatoïde implique l’initiation précoce de traitements agressifs, qui devraient idéalement être initiés avant la détection de toute destruction articulaire. Il est donc crucial de posséder des outils permettant une identification très précoce, comme des marqueurs. La valeur prédictive de l’IRM a été étudiée dans de nombreuses cohortes et l’érosion ainsi que l’oedème de la moelle osseuse ont confirmé leur valeur prédictive dans des cohortes suivies au moins 6 ans. Une autre cohorte avait montré une relation entre la synovite initiale détectée par l’IRM et l’installation des lésions érosives plus tard.

Enfin, dans une étude récente, l’oedème de la moelle osseuse a été montré comme le prédicteur indépendant le plus important de la progression radiographique des lésions. M. Ostergaard et coll. (3) ont présenté une mise à jour concernant l’utilisation d’un appareil IRM, l’E-MRI, IRM dédiée aux extrémités, moins coûteux que l’IRM classique et qui pourrait jouer un rôle important à l’avenir dans le diagnostic et le suivi de l’arthrite. Par exemple, un Esaote arthroscan E-MRI donne des informations similaires sur la synovite et les érosions à celles d’un IRM conventionnel du corps entier. Les images faites avec cet IRM s’améliorent d’année en année et permettent de penser que cet examen pourra être ajouté à l’examen clinique standard (figure).

 

  Figure.
IRM genou gauche ; oedème de la moelle osseuse,
condyle externe du fémur.




Dr O.Gabay

 

1. M. Ostergaard et coll. : Introduction to MRI in inflammatory joint diseases.
2. E.A. Haavardsholm et coll. : Update on MRI in RA
3. M. Ostergaard et coll. : Update on dedicated extremity MRI in inflammatory joint diseases

EULAR 2008 (Paris) : 11-14 juin 2008.

Copyright © Len medical, Rhumatologie pratique, septembre 2008

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