La fièvre jaune (FJ) est une fièvre hémorragique virale d’origine zoonotique. Son réservoir est le singe et les vecteurs de transmission les moustiques Aedes aegypti et albopictus. Les zones d’endémie de la FJ sont très larges puisqu’elles recoupent toutes les zones tropicales où le moustique Aedes est présent. De grandes épidémies de FJ surviennent lorsque des sujets infectés introduisent le virus dans des zones très peuplées avec une forte densité de moustiques et où la plupart des gens sont peu ou pas immunisés à cause des insuffisances de la vaccination. Dans ces conditions, les moustiques infectés transmettent le virus d’une personne à l’autre.
Selon l’OMS, la FJ touche chaque année 200 000 personnes et est responsable de 44 000 décès, sous forme d’épidémies (90 % des cas concernant l’Afrique). D’abord observées essentiellement en Afrique de l’ouest, les épidémies se sont déplacées depuis 1990 en Afrique centrale (République Démocratique du Congo [RDC]) et Angola notamment. En effet, des campagnes de vaccinations de masse en Afrique de l’ouest ont permis d’y obtenir une très bonne couverture vaccinale (entre 83 % et 100 % selon les pays).
La vaccination anti-amarile est efficace, sûre et peu coûteuse. Une seule dose confère une immunité durable et protège à vie contre la maladie, sans besoin d’une dose de rappel. Le vaccin confère une immunité efficace dans les 30 jours pour 99 % des sujets vaccinés.
Une épidémie urbaine de FJ est survenue fin 2015 en Angola. La couverture vaccinale au moment de l’épidémie y était faible (65 % en 2014) et la population peu immune. Deux mois après la notification des premiers cas, on dénombrait 164 cas et 37 décès malgré le démarrage rapide d’une large campagne de vaccination, et l’épidémie s’étendait à d’autres provinces, et à d’autres pays (RDC, Chine…). La pénurie de vaccins a conduit à décider d’une injection de 0,1 ml au lieu des 0,5 ml requis, décision qui a permis de vacciner 8 millions de personnes. L’efficacité des doses fractionnées sur l’immunité à long terme va être évaluée avec un contrôle post vaccinal 1 an et par classe d’âge.
Dr Muriel Macé
