Actualités du pneumothorax

Dans le cadre de l’un des thèmes principaux abordé au cours de ce congrès, les pathologies de la plèvre, l’expérience du centre « SOS pneumothorax » a été rapportée (1). SOS pneumothorax a été créé en 2011 au CHU de Tenon (Paris) et permet d’accueillir 24h sur 24 les patients atteints de pneumothorax (Pno). Les données des patients pris en charge par cette structure ont été prospectivement recueillies et présentées à l’occasion d’une session.

Sur une durée de 8 mois, 108 patients ont été pris en charge, 85 hommes et 23 femmes dont 2 enceintes. La proportion de fumeurs, habituellement importante dans cette pathologie, s’élève à 84 malades soit 78 %. Il s’agit du premier épisode pour 67 patients. La plupart des Pno sont complets (n = 66) et non compressifs (n = 84).

Quatre-vingt-neuf patients ont été drainés et 51 opérés. Parmi les 19 cas de Pno spontanés mais secondaires à une pathologie pulmonaire, les étiologies suivantes ont été identifiées : emphysème (n = 8) ; séquelles de tuberculose (n = 3) ; cancer bronchique non à petites cellules ; histiocytose X ; lymphangioléïomyomatose ; endométriose (n = 1 pour chacune de ces étiologies) et « autres » dans 3 cas. Treize Pno ont une cause traumatique et 4 sont iatrogènes. Concernant les Pno spontanés primitifs, l’âge de survenue est plus précoce, de 28 ans contre 49 ans dans le reste du groupe et le tabagisme est plus fréquent (71 vs 61 %). Les auteurs signalent la diminution de fréquence des causes infectieuses de Pno.

D’autres équipes (Rennes et Lorient) se sont penchées sur la faisabilité d’une prise en charge ambulatoire des Pno grâce à des cathéters pleuraux de petit calibre (2). Après une mise en place à l’hôpital, les patients rentrent à leur domicile avec ce dispositif et sont surveillés tous les 2 jours. De 2007 à 2011, 110 Pno ont été traités en ambulatoire avec un taux de succès variant de 100 à 76 %, selon qu’il s’agit du premier épisode de Pno ou d’une récidive. Aucune complication n’est survenue au domicile. Le taux de récidive à 1 an avec cette méthode de drainage est de 26 %. Les besoins en antalgiques sont limités : 25 % des malades n’ont nécessité aucun traitement et 61 % ont eu recours à des analgésiques de palier I. Cette prise en charge ambulatoire est bien sûr nettement moins coûteuse qu’une hospitalisation (5 fois moindre), ce qui constitue un argument positif supplémentaire.

Dr Béatrice Jourdain

Références
Gounant V et coll. : Epidémiologie des pneumothorax : expérience d’un centre spécialisé « SOS pneumothorax ».
Voisin F et coll. : Prise en charge ambulatoire des pneumothorax spontanés : oui, c’est possible !
Congrès de Pneumologie de Langue Française (Paris) : 1er-3 février 2013.

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