Les adolescents et les jeunes adultes sont ceux qui sont le plus souvent porteurs du méningocoque, mais les infections invasives à méningocoques sont plus fréquentes chez les enfants de moins de 1 an (avec environ 10 cas pour 100 000 habitants). On constate également un pic de fréquence plus modéré autour de l’âge de 20 ans et après 80 ans. Le sérotype B reste le plus fréquent.
Le vaccin contre le méningocoque C a permis une diminution majeure de l’incidence des cas d’infections invasives dans les pays où il a été mis en place, passant de 1,84 pour 100 000 en 1999 à 0,053 en 2006 au Royaume-Uni. On constate également une diminution du portage asymptomatique. Dans ce pays, la couverture vaccinale pour l’injection de routine est estimée à plus de 90 % (85 % pour le rattrapage).
Encore beaucoup de travail en France
En France, depuis 2009, il est recommandé une vaccination systématique des nourrissons entre 12 et 18 mois avec une dose, et un rattrapage entre 2 et 24 mois plus tard (une dose). En 2016, soit 7 ans après son introduction, la couverture vaccinale n’était que de 70,9 % à 24 mois, et de 10,1 % à 20-25 ans. On observe ainsi, entre 2011 et 2017, une augmentation de l’incidence des infections invasives à méningocoques C chez les plus de 24 ans. Depuis 2016, il est donc recommandé une première dose de vaccin MenCC-TT à 5 mois, suivie d’un rappel à 12 mois, en insistant sur la nécessité d’une dose entre 1 et 24 ans. Le dernier avis du Haut Conseil de la Santé Publique de 2016 préconise un rattrapage chez l'adolescent si ce dernier n'a pas été vacciné ou s'il n'a reçu qu'une injection avant l'âge de 11 mois. Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre le méningocoque C est obligatoire.Les infections invasives à méningocoques W sont également en augmentation pour les plus de 16 ans. Un rappel tous les 5 ans du vaccin anti-méningocoque ACWY est recommandé pour les sujets à risque. Les stratégies vaccinales sont modifiables en fonction des données épidémiologiques.
Dr William Hayward