Allergènes respiratoires : la chasse est ouverte !

Nous passons 80 à 90 % de notre temps dans des espaces clos, susceptibles de comporter de fortes concentrations de polluants, comme les composés organiques volatiles (COV) émis par les matériaux de construction et de décoration, par exemple. D’autres polluants intérieurs sont dus à la détérioration du bâtiment, à la condensation excessive favorisant les moisissures et le relargage de substances chimiques... D’autres enfin, peuvent être générés par l’occupant lui-même (tabac, déodorisant)… ou ses colocataires (animaux domestiques et de compagnie, acariens, blattes) !

Le nettoyage régulier des pièces avec des chiffons humides et tièdes est un bon moyen d’éliminer les poussières et allergènes sans les remettre en suspension dans l’air ambiant.

Parmi les mesures visant à réduire les polluants, le décret n° 2011-321 du 23 mars 2011 impose un étiquetage des produits de construction, de revêtement, peintures et vernis qui en comportent (formaldéhyde, dérivés du benzène…). Cet étiquetage est obligatoire depuis le 1er janvier 2012 pour les nouveaux produits et le 1er septembre 2013 pour ceux déjà commercialisés.

Les aspirateurs à filtres HEPA retenant jusqu’à 99,7 % des particules de 0,3 µm permettent d’éliminer la majorité des particules. A condition toutefois de nettoyer les filtres voire de les changer régulièrement, et de ne pas remettre en suspension les poussières lors du nettoyage des filtres, gaines et réservoirs. Malgré tout, ces appareils ne dépolluent pas l’air, même s’ils sont couplés à des filtres à charbons actifs sensés retenir les COV. Suite à deux avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France en 1992 et 2002, des protocoles et des normes sont proposés pour évaluer les performances réelles des appareils et systèmes (norme expérimentale XP B44-200 mai 2011). Qu’ils utilisent la filtration mécanique (HEPA) ou d’autres techniques (ionisation, photocatalyse), leur innocuité doit aussi être validée.

Quant aux huiles essentielles proposées pour « dépolluer » les espaces de vie, leur succès tient à leur caractère « bio » ou naturel, ainsi qu’à leurs allégations d’acaricides, bactéricides ou fongicides. Mais ce sont des produits très volatils et volontiers inhalés. Des études devront statuer sur leur impact sanitaire en conditions réelles.

Claude Demare

Référence
D'après O. Massot : L’éviction des pneumallergènes, de l’utile à l’accessoire. Dossier de presse réalisé avec le concours de E. Goyeu. 8e congrès Francophone d’Allergologie (Paris) : 16-19 avril 2013.

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