CFA – Paris. La séance de cas cliniques a été l’occasion d’aborder une nouvelle allergie croisée entre pollen de cyprès et pêche.
Il s'agit d'une patiente de 55 ans présentant au départ une
rhino-conjonctivite et un asthme avec allergie au pollen de cyprès
puis secondairement rhinite, oedème de Quincke et asthme lors de la
consommation de fruits à noyaux (pêches, prunes,
abricots...).
Une trousse d'urgence lui avait été délivrée et une
désensibilisation en ultra-rush à l'aide d'un extrait de Juniperus
Ashéi (Staloral°) avait été mise en place avec une bonne efficacité
sur la pollinose. Cependant, un accident anaphylactique va
survenir, en dehors de la période pollinique, lors de la
consommation d'un repas contenant un yaourt à la pêche dans les
suites d'un effort physique. La patiente n'avait pas sa trousse
d'urgence et devra être transportée à l'hôpital en urgence.
Les premières observations d'allergie au pollen de cyprès ont été décrites dès 1962. L'allergène majeur du cyprès est Jun a 1. L'allergène majeur de la pêche est une LTP Pru p 3 à l’origine des réactions croisées avec les rosacées. Elle est présente dans la peau plus que dans la pulpe du fruit et persiste après cuisson. Pru p 1 et Pru p 4 (profiline) sont impliqués dans les réactions croisées avec les pollens d'arbres et d'herbacées ainsi qu'avec le latex.
Une enquête a été menée en 2006 à Montpellier sur la sensibilisation à la pêche de 62 patients allergiques au cyprès. Quinze sujets (24 %) avaient des tests cutanés positifs à la pêche, et parmi eux, 7 (11,3 %) présentaient des symptômes à l'ingestion de pêches. Les réactions générales sont rares mais semblent prédominer chez les sujets monosensibilisés.
Dr Geneviève Démonet