Vienne, 11 juin 2006. L’allergie au lait de vache affecte environ 2,5 % des nouveau-nés. Plusieurs études évoquent la possibilité d’une sensibilisation à des protéines du lait de femme chez certains de ces enfants.
Afin d’approfondir cette question, un travail a été mené par l’équipe de U Schulmeister pour évaluer la fréquence, la spécificité et la pertinence clinique de la réactivité IgE vis-à-vis des antigènes du lait de femme chez des patients allergiques au lait de vache.
Les sérums d’enfants et d’adultes allergiques au lait de vache ont été analysés par IgE immunoblot pour évaluer la spécificité de la réactivité aux antigènes du lait de vache et du lait de femme. La réactivité croisée entre les antigènes du lait a été étudiée par des techniques d’immunoblot inhibition. Des échantillons de lait de femme non apparentées génétiquement ont été analysés avant et après prise alimentaire de produits laitiers. Des tests cutanés ont enfin été réalisés.
Les résultats montrent la présence d’IgE vis-à-vis du lait de
femme chez plus de 80 % des patients allergiques au lait de vache.
Des antigènes ayant une réactivité croisée avec le lait de vache
mais également des antigènes n’ayant aucune réactivité croisée ont
été identifiés dans le lait de femme.
Des réactions cutanées de type immédiat ont pu être obtenues avec
des échantillons de lait de femme chez les patients ayant une
autoréactivité IgE.
La réactivité au lait de femme chez les allergiques au lait de vache peut donc être liée à des réactions croisées mais parfois également à d’authentiques allergies aux protéines du lait de femme avec des conséquences allergiques cliniques.
Faut-il rechercher systématiquement cette allergie chez les
nourrissons ayant une allergie au lait de vache ? Faut-il, en cas
de positivité, supprimer l’allaitement maternel et pour quelle
amélioration clinique ? Les conséquences pratiques dans le suivi
des allergiques au lait de vache reste encore à préciser…
Dr Geneviève Démonet