Les produits d'hygiène peuvent être responsables de dermatites
allergiques. Le contact peut être direct, manuporté, aéroporté ou
par procuration.
Les lésions dues aux savons sont plus fréquentes sur le visage et
les mains. Parfois, l'éruption débute sur le siège initial
d'application du produit (gel douche). L'eczéma est volontiers sec,
la peau est fripée avec des desquamations, tout particulièrement
dans la zone péri-oculaire. Les produits moussants sont
responsables de lésions des plis et des zones de frottement.
En patch-test, il faut diluer les produits (2 à 5 % dans l'eau). Les tests semi-ouverts sont une bonne alternative mais la lecture est parfois difficile. Le ROAT (test d'application répétée) est d'une grande utilité mais doit être poursuivi suffisamment longtemps (2 fois par jour parfois jusqu’à 21 jours...). Enfin, le test d’usage (application du topique sur la zone habituelle) permet parfois de faire le diagnostic.
Les tensio-actifs (ou surfactants) sont plus irritants qu’allergisants. La cocamidopropylebétaïne est responsable d’eczéma de la tête et du cou et parfois de chéilites (dentifrice). Les glucosides (cétyl, coco, lauryl, décyl glucosides) sont le plus souvent irritants mais sont responsables de quelques eczémas de contact.
Il n’y a pas que des agents lavants dans les produits d’hygiène ! Ils contiennent également des conservateurs potentiellement allergisants (formaldéhyde et libérateurs de formol, Méthylchloro-isothiazolinone [MCI] et Méthyl-isothiazolinone [MI] ainsi que l’Euxyl k 400). Ce dernier serait moins en cause actuellement. Les parabens sont peu allergisants.
Les antiseptiques sont de plus en plus présents dans la composition des produits d’hygiène (clorhexidine, chlorure de benzalkonium, Triclosan…) et c’est regrettable.
Enfin, les parfums sont omniprésents. Les marqueurs de l’allergie aux parfums sont les Fragance mix 1 et 2, le baume du Pérou et la colophane.
Dr Geneviève Démonet