Dans l’allo-immunisation foeto-maternelle tissulaire (AIFMT), des anticorps maternels dirigés contre des protéines qui ne font pas ou plus partie du « self » de la mère, traversent le placenta, parce qu’ils sont de type IgG, et se fixent sur un tissu foetal. Les troubles peuvent apparaître dès la première grossesse et ne pas régresser si les cellules lésées régénèrent lentement (hépatocytes) ou pas du tout (podocytes).
Le mécanisme immunologique est parfois difficile à
prouver.
A ce jour, on peut rattacher à une AIFMT :
1) la glomérulonéphrite extra-membraneuse à début néonatal. Les anticorps déposés sur le versant externe de la membrane basale glomérulaire sont d’origine maternelle, et ont comme cible l’endopeptidase neutre des podocytes (antigène CALLA ou CD 10) ;
2) l’hémochromatose néonatale. Des femmes traitées par IgG IV,
pendant la grossesse, ont donné naissance à des enfants sains,
alors que leurs enfants précédents étaient atteints ;
3) Certaines formes d’arthrogrypose. Une femme ayant eu sept
enfants atteints sur huit, avait des anticorps contre la forme
fœtale des récepteurs à l’acétylcholine.
La liste s’allongera-t-elle ?
Dr Jean-Marc Retbi