Anorexie mentale à début précoce : attention aux os !

L’anorexie mentale à début précoce est une maladie rare qui touche l’enfant avant la puberté ou avant l’âge de 14 ans. Il s’agit d’un trouble encore peu étudié, mais sa survenue chez un enfant en plein développement fait que son pronostic est plus défavorable que celui de l’anorexie mentale de l’adolescent. Son impact est plus important sur le développement physique et psychologique, avec notamment un retard pubertaire, un retard de croissance statural, des anomalies de la minéralisation osseuse et un risque élevé de fractures. L’évaluation de cet impact sur les anomalies minérales osseuses est l’objet d’une étude menée récemment par une équipe de l’hôpital Robert Debré (Paris). Le Dr Julia Clarke en présente les résultats lors du Congrès français de psychiatrie 2020. 

L’objectif de l’étude était d’analyser les données ostéo-densitométriques de filles atteintes d’anorexie mentale à début précoce, quel que soit leur stade pubertaire, et d’établir une comparaison avec des sujets contrôles. Au total 67 patientes ont été incluses (de moins de 14 ans), et comparées à 67 filles contrôles en bonne santé. Un appariement pour le stade de développement pubertaire a été réalisé et les caractéristiques minérales osseuses, obtenues par absorptiomètre biphotonique, ont été comparées entre les patientes et les contrôles, avec ajustement pour l’âge chronologique.

Les données confirment que les jeunes filles atteintes d’anorexie mentale à début précoce ont un retard de développement pubertaire, un IMC inférieur et un poids inférieur, alors qu’elles ont en moyenne un âge chronologique supérieur à celui des témoins. Il faut noter que ces différences apparaissent malgré une courte durée d’évolution de la maladie (médiane 1,3 an). Il apparaît des différences significatives dans les valeurs du contenu minéral osseux et celles la densité minérale osseuse, avec, après ajustement pour le stade pubertaire, un déficit de ces valeurs chez les jeunes filles atteintes d’anorexie mentale à début précoce en comparaison aux sujets contrôles.

Ces données soulignent l’intérêt qui doit être accordé à la santé osseuse chez ces jeunes filles atteintes d’anorexie mentale à début précoce.

Dr Roseline Péluchon

Référence
Clarke J. : Anomalies de la densité et du contenu minéral osseux chez les jeunes filles atteintes d’AM à début précoce. 12ème Congrès Français de Psychiatrie (e-CFP) –25-28 novembre 2020

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