Apathie : un véritable symptôme d’alerte cognitive

L’apathie, que l’on peut définir par le manque de motivation, la baisse des initiatives et l’indifférence émotionnelle, est fréquente dans les troubles cognitifs légers (MCI pour mild cognitive impairment) (de 3,1% à 50,5% des cas selon les études), mais aussi au stade préclinique ainsi qu’en cas de troubles comportements légers (MBI pour mild behavioural impairment). L’apathie prédit également le risque de conversion d’une MCI ou d’une MBI vers une maladie d’Alzheimer.

Les études anatomiques et de neuroimagerie ont montré en cas d’apathie une baisse du volume cérébral tant de la matière blanche que de la matière grise, et principalement dans les régions impliquées dans les fonctions motivationnelles et exécutives ainsi que les zones d’auto-activation, suggérant ainsi que l’apathie est déjà un signe de neurodégénérescence.

Ces études ont également montré une nette réduction des connectivités et une augmentation de la charge amyloïde et en protéine tau dans les zones concernées. Quant à la question de savoir si une intervention médicale peut ralentir la conversion et améliorer l’apathie, il n’existe encore que peu d’études. L’une a montré l’absence d’effet de la rivastigmine, l’autre les bénéfices cognitifs après rTMS.

Dr Dominique-Jean Bouilliez

Référence
Lanctôt K. Apathy in pre-dementia : prevalence, neurobiology and treatment. 26th European Congress on Psychiatry. Nice, 3-6 mars 2018.

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