Après les élections, l’union ?

Paris, le mardi 20 octobre 2015 – Les syndicats de médecins libéraux ont la particularité de pouvoir reconstituer des alliances pourtant descellées avec fracas la veille, de savoir retrouver le chemin de l’union après des semaines de guerre fratricide. Ainsi, à peine achevé le dépouillement des bulletins des élections des représentants des médecins libéraux aux Unions régionales de professions de santé (URPS) que déjà les appels à l’union se multiplient. Pourtant, le « combat électoral a souvent été âpre » comme le remarque MG France dans un communiqué publié hier qui évoque les « invectives » et les « caricatures » qui ont été lancées (et dont il a souvent été la victime, il lui a notamment été régulièrement reproché d’avoir fait et de faire encore le jeu du gouvernement). Aujourd’hui, ces réflexes n’ont pas totalement disparu. Ainsi, hier, l’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF), branche généraliste de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) observait que les omnipraticiens avaient préféré « voter pour un syndicat mono-catégoriel, fusse-t-il l’initiateur du tiers payant généralisé » visant très clairement MG France.

Des appels au regroupement de toutes parts

En dépit de ce climat qui demeure toujours assez tendu, ce sont désormais les appels à la concertation, voire à l’union syndicale qui s’imposent désormais. Le syndicat considéré comme le plus grand vainqueur de cette élection en raison de sa percée dans tous les collèges, la Fédération des médecins de France (FMF) pense ainsi déjà aux négociations conventionnelles et n’ignore pas que les changements d’équilibre vont rendre encore plus difficiles ces discussions qui s’annonçaient déjà délicates avec l’Assurance maladie. Aussi, le patron de la FMF, Jean-Claude Hamon souhaite-t-il dès à présent s’entendre avec ses confrères pour « établir un programme commun » explique-t-il au site Pourquoi Docteur évoquant notamment des rencontres avec « tous les partenaires, que ce soit le SML (Syndicat des médecins libéraux, ndrl) ou MG France ». De son côté, bien qu’ayant qualifié la FMF de syndicat « poujadiste », le président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz considère également qu’il est nécessaire de définir des « bases communes » à présenter à l’Assurance maladie. L’UNOF a d’ailleurs lancé un « appel à un mouvement unitaire de tous les médecins généralistes libéraux ». Il s’agit notamment d’organiser des « assemblées générales unitaires pour définir les modalités de futures actions contre, entre autres, le projet de loi de santé, et pour se prononcer sur un éventuel mouvement tarifaire à partir du 1er janvier 2016 ». MG France ne s’est pour sa part pas positionné sur une éventuelle fronde contre la loi de santé où en vue des négociations, néanmoins, le souhait d’un apaisement et d’une union se lit clairement dans son communiqué. Ainsi, après avoir tenu à saluer « les autres organisations syndicales », il « appelle l’ensemble des syndicats de généralistes, d’étudiants et d’internes à rejoindre la mobilisation autour de la filière universitaire et des moyens d’exercice pour la médecine générale ». Enfin, nous l’avons évoqué hier, l’Union française pour une médecine libérale (UFML) presse elle, sans nuance, à une véritable cohésion et à un mouvement de grève et de blocage commun qui pourrait débuter le 13 novembre. Ainsi, bien que dispersées, ces invitations au regroupement témoignent d’une même volonté d’unir désormais les forces, hier encore divisées.

Sur le terrain, la fronde ardemment désirée

Cette orientation vers l’union s’impose non seulement en raison de l’importance des enjeux (le combat contre la loi de santé et les futures négociations conventionnelles), mais aussi face à la pression sur le terrain. Les actions et les appels à un durcissement se multiplient : ainsi aujourd’hui le Syndicat national des médecins spécialistes en ORL et chirurgie cervico-faciale incite les « centrales syndicales » à dénoncer la convention médicale et souhaite qu’elles se « coordonnent pour organiser un ségur de la santé ».

Aurélie Haroche

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