Maladie inflammatoire chronique, l’asthme touche en France plus de 4 millions d’enfants et d’adultes. Le traitement de l’asthme par bêta-2 mimétiques et par corticoïdes permet de contrôler environ 90 % des patients. Certains malades ayant un asthme sévère et allergique peuvent bénéficier d’une biothérapie, l’omalizumab, disponible en France depuis 2005. D’autres biothérapies devraient arriver très prochainement sur le marché. Des anticorps monoclonaux dirigés contre des interleukines sont également attendus pour 2016 et 2017. Cependant, ces classes thérapeutiques ne seront probablement pas efficaces chez tous les asthmatiques sévères. Il sera à l’avenir utile de caractériser les patients en fonction de différents critères cliniques (allergie, réponse aux corticoïdes…) et paracliniques (quantité de muscle lisse dans les bronches, taux d’éosinophiles dans le sang et l’expectoration, taux sanguin de périostine, monoxyde d’azote exhalé…) afin de choisir parmi les différentes molécules disponibles, celle(s) dont le patient pourra tirer le meilleur bénéfice.
La thermoplastie bronchique est également un traitement d’avenir dans l’asthme. Cette technique qui n’est actuellement proposée que dans quatre hôpitaux français (Hôpital Bichat à Paris, Hôpital Nord de Marseille, CHU de Nantes et de Strasbourg) n’est pour l’instant indiquée qu’en cas d’asthme très sévère en situation d’impasse thérapeutique et en cas de non réponse à l’omalizumab lorsqu’il était indiqué. Mais comme l’a expliqué Michel Aubier (Hôpital Bichat, Paris) : « La thermoplastie pourrait s’adresser demain à une population bien plus large. Quand les biothérapies sont efficaces elles fonctionnent très bien mais leur coût atteint actuellement 20 000 à 25 000 euros par an et par patient, alors qu’une thermoplastie coûte 12 000 euros avec des bénéfices qui semblent durer plusieurs années, voire de nombreuses années ». ME. Wechsler et coll. (1) ont notamment montré que ce traitement permettait à 5 ans une baisse en moyenne de 44 % des exacerbations d’asthme et de 78 % des passages aux urgences.
Dr Isabelle Birden
