Le hoarding ou syndrome d’accumulation compulsive a fait son entrée dans le DSM-V en tant que trouble obsessionnel et compulsif. Ce trouble est marqué par des comportements d’accumulation excessive d’objets, quelle que soit leur valeur. Il entraîne de nombreux effets négatifs sur l’individu (honte, sentiment d'être piégé dans un cercle vicieux, problèmes touchant à l’identité) et serait lié à l’ambivalence et à l’incertitude envers soi et les autres. Ces notions sont proches de celles constitutives des représentations d’attachement. Différentes études suggèrent en effet que certains seraient rassurés par la possession et que le fait d’acquérir des objets pourrait leur offrir momentanément le réconfort, normalement procurer par une figure d’attachement en cas de stress.
Pour mieux comprendre ce syndrome, Marie Danet (Lille 3) a effectué une recherche auprès de 219 adultes en population générale qui ont complété en ligne deux auto-questionnaires : le Relationship Scale Questionnaire (RSQ) et le Saving Inventory-Revised (SI-r). Les résultats montrent une corrélation positive entre le score de préoccupation d’attachement (RSQ) et les scores des trois échelles du SI-r ainsi qu’entre le score d’attachement craintif (RSQ) et les scores des trois échelles du SI-r, montrant un lien entre attachement insécure (préoccupé et craintif) et comportements de hoarding. Une prise en charge thérapeutique visant une réduction de l’insécurité d'attachement pourrait permettre de réduire ce trouble, conclut-elle.
Dr Dominique-Jean Bouilliez