Une étude multicentrique américaine (CASS) portant sur 3372 patients opérés d'une atteinte coronaire tritronculaire a tenté de comparer les résultats d'une revascularisation complète à ceux d'une revascularisation imcomplète. Par définition une revascularisation complète intéresse tous les troncs coronaires atteints alors que la revascularisation imcomplète n'intéresse qu'un ou deux troncs coronaires et celà quelle qu'en soit la raison (impossibilité technique ou décision délibérée).
Classe sans risque...
Les patients ont été répartis en 2 groupes selon leur symptôme d'angine de poitrine. Dans le premier groupe (classe I ou II canadienne) la survie sans accident cardiaque grave, c'est-à-dire sans infarctus du myocarde, ni angor récurrent, ni réopération, n'est pas influencée par le nombre de vaisseaux revascularisés chirurgicalement.
... avec de bons vaisseaux
En revanche dans le deuxième groupe (classe III ou IV canadienne) la survie et le pourcentage d'accidents cardiaques graves sont dépendants du nombre de vaisseaux revascularisés. Dans ce groupe, la survie est augmentée et le nombre d'accidents graves cardiaques diminue. Quand les trois vaisseaux principaux sont revascularisés, l'effet bénéfique de la revascularisation complète est majoré par une fonction ventriculaire gauche diminuée (fraction d'éjection inférieure à 35%).
Ainsi, dans les atteintes coronaires tritronculaires la revascularisation complète des 3 vaisseaux coronaires principaux est essentielle pour tenter d'augmenter la survie et de diminuer le pourcentage d'accident cardiaque grave. Cette revascularisation complète devient capitale si la fonction ventriculaire gauche est altérée.
Cette étude permet d'être très critique sur les dilatations faites parfois sur un seul des trois vaisseaux coronaires atteints, celui "jugé responsable" des symptômes cliniques.
Bell M. R. et coll. : "Effect of completeness of revascularization on long-term outcome of patients with three-vessel disease undergoing coronary artery bypass surgery". Circulation, 1992 ; 86 : 446-455.
Olivier Bical