Une nouvelle étude cas-témoins vient alimenter le débat. Elle a inclus 8 577 malades atteints d'un cancer de la prostate, dont 3 055 traités par anti-androgènes et 5 522 témoins ne prenant pas un tel traitement, appariés selon l'âge et le lieu d'habitation notamment.
La comparaison intergroupe a révélé que les patients traités par anti-androgènes étaient globalement en moins bonne santé que les témoins et qu'ils présentaient en outre davantage de métastases osseuses. et que leur état de santé était plus médiocre. Par ailleurs, la fréquence des fractures était plus élevée dans ce groupe, soit 19 % (n=570) versus 15 % (n=805) dans celui des témoins (p=0,0035).
Après ajustement en fonction des co-morbidités, des métastases osseuses éventuelles, de l'âge, de l'ostéoporose et du recours aux biphosphonates, le nombre des prescriptions d'anti-androgènes (valeur médiane= 8) a été positivement corrélé à la fréquence des fractures (p=0,029) sur une période d'observation relativement brève, en l'occurrence 36 mois.
Il semble donc que les traitements anti-androgéniques prescrits dans le cancer de la prostate soient à même d'augmenter le risque de fracture. Une estimation plus précise de celui-ci ne pourra cependant provenir que d'une approche longitudinale.
Dr Jean-Louis Mirandole