Le 22è congrès de l’European Neurological Society a fait état de quelques pistes de traitements contre l’AVC encore au stade de recherche préclinique.
A l’interface entre les circuits de l’inflammation et de la thrombose, le système de contact-kinine est impliqué dans le développement de l’AVC ischémique. Le C1-INH, inhibiteur de la sérine protéase C1, s'oppose à l'activation du système de contact-kinine à plusieurs niveaux, par exemple en bloquant le facteur de coagulation activé d'FXII (FXIIa) et la kallicréine plasmatique.
Une équipe allemande évalue son potentiel thérapeutique dans le modèle d’occlusion de l’artère cérébrale moyenne chez la souris (1). Administré après une heure à la dose de 15 U (mais pas de 7,5 U), le C1-INH réduit le volume de l’infarctus d’environ 50 %, et il améliore le score clinique à 1 jour, un effet protecteur qui persiste aux stades plus tardifs de l’infarctus, et observé chez la souris âgée ainsi que dans d’autres espèces, et chez le rat. Un traitement retardé améliore encore les résultats. L’altération de la barrière hémato encéphalique, la formation d’un œdème et l'inflammation sont plus faibles que chez les contrôles. En outre, le C1-INH montre d’importants effets anti-thrombotiques sans augmenter le risque d'hémorragie intracrânienne.
Travaillant sur un autre processus impliqué pendant l’AVC, le stress oxydant, l’équipe chinoise de J.Zhao approfondit ses recherches sur les mécanismes d’action de la curcumine et de l'alcool 4-hydroxybenzylique (4-HBA), deux composés phénoliques « naturels », issus de plantes, dont elle a déjà montré les effets protecteurs dans des modèles d’ischémie-reperfusion chez le rat. Aujourd’hui, les chercheurs établissent que la curcumine inhibe le stress oxydatif par activation de la voie de signalisation intracellulaire PI3K /Akt (2). Le 4-HBA augmenterait la capacité antioxydante du plasma via l’activation de plusieurs gènes en parallèle avec la suppression de plusieurs voies de signalisation pro-inflammatoires (3).
Dominique Monnier