Le traitement de référence de l’incontinence urinaire d’effort par insuffisance sphinctérienne urétrale est représenté par le sphincter artificiel. Mais lorsque l’incontinence n’est pas majeure, d’autres techniques sont disponibles : injections péri-urétrales de substances inertes, pose d’une fronde sous urétrale ou implantation de ballons gonflables. Ces prothèses sphinctériennes en silicone dont le volume est ajustable grâce à un port placé sous la peau sont placées de part et d’autre de l’urètre et assurent sa compression passive.
L’efficacité des ballons gonflables ACT dans l’incontinence urinaire d’effort féminine a été évaluée chez 16 patientes dont la plupart avait déjà été opérées sans succès : pose de bandelette sous-urétrale dans 7 cas (dont 2 compliqués par une fistule), implantation d’un sphincter artificiel dans 2 cas et échecs successifs de ces 2 techniques dans 2 autres cas. Chez 4 patientes de plus de 75 ans, l’indication de la prothèse ACT était liée à l’âge. Enfin, dans le dernier cas, il s’agissait du choix de la patiente.
L’implantation des 2 ballons est habituellement simultanée mais dans 2 cas de plaie per-opératoire de l’urètre celle du 2ème ballon a été différée. En post-opératoire, une explantation-réimplantation a été réalisée de façon unilatérale chez 3 patientes présentant une érosion urétrale, et de façon bilatérale chez une patiente dont les ballons avaient migré. Le nombre de regonflages nécessaire était compris entre 0 et 5.
Les résultats obtenus sont les suivants : disparition de l’incontinence (n=2), amélioration (n=12) et persistance (n=2). Le nombre moyen de protections utilisées quotidiennement est passé de 4,4 à 2,2 et les scores moyens aux questionnaires de symptômes et de qualité de vie MHU et Ditrovie ont diminué respectivement de 33,6 % et de 31,3 %.
Dans cette série française de 20 patientes présentant une incontinence urinaire d’effort par insuffisance sphinctérienne urétrale (ou mixte dans 3 cas), la pose de ballons péri-urétraux, après échec d’un premier traitement chirurgical, ou du fait de l’âge, a entraîné une amélioration des fuites urinaires et de la qualité de vie, sans complications majeures.
Dr Odile Biechler