BELTRIMS, 6 ans déjà

Le registre BELTRIMS a été créé en 2012 à l'initiative du groupe belge d'étude de la sclérose en plaques (BSGMS). Lors de la 26ème réunion annuelle de l'European Charcot Foundation des données actualisées de ce registre indépendant ont été présentées.

Pour mémoire, ce registre regroupe les données d'efficacité et de sécurité d'emploi à court et plus long terme documentées auprès de patients de la vraie vie chez qui un nouveau traitement visant à modifier le cours évolutif de la maladie (DMT pour Disease Modifying Treatment) avait été initié.

Afin de refléter au mieux les conditions de vie réelle, ce registre s'intéresse à différents sous-groupes d'âge, prend en compte les éventuels traitements précédents, envisage les possibles interactions médicamenteuses et surveille de pronostic des enfants nés de mères traitées par les différents agents immunoactifs disponibles.

La participation de 42 centres de toute nature (centres spécialisés, hôpitaux universitaires et généraux) et leur répartition sur tout le territoire concourent à l'obtention de données représentatives de ce qui se fait en Belgique.

Au 27 mai 2018, le registre concernait 1.408 patients dont 68,6% de femmes. L'estimation du nombre de patients atteints de SEP en Belgique étant de l'ordre de 12.000 dont environ 60% recevant un DMT, cela signifie que le registre comprend environ 20% de l'ensemble des patients recevant un tel type de traitement en Belgique.

Pour ces patients 3 traitements représentent près des trois quarts des traitements (fingolimod, n=424 ; 26%, dimethyl fumarate n=376 ; 24% et teriflunomide n=359 ; 23%), le quart restant se partageant essentiellement entre natalizumab 12% et immunomodulateurs injectables de première ligne 7%).

A noter qu'une fois entré dans le registre le patient est suivi longitudinalement même si le traitement ayant entraîné son inclusion est arrêté et/ou remplacé par un autre.

L'analyse présentée n'indique pas de différence significative d'efficacité entre les trois traitements les plus fréquents avec cliniquement 93 à 94% de patients sans rechute, 4 à 6% avec une rechute et moins de 1% avec 2 rechutes.

Même type de constatation pour l'IRM cérébrale avec une aggravation chez 20 à 23% des patients (lésions T2/FLAIR essentiellement 60 à 80% et/ou prise de gadolinium 30 à 50%).

Le plus grand nombre d'effets secondaires sérieux est rapporté avec le fingolimod (21 cas dont 5 cancers pour 424 patients). Les infections bactériennes ou virales sont rares, de même que les manifestations de type immunitaire respectivement 1 à 3 cas et 1 cas pour chacun des trois traitements les plus fréquents.

Le BSGMS qui est le propriétaire de ce registre cherche d'une part des idées pour d'une part augmenter la participation basée pour le moment sur le seul volontariat et d'autre part convaincre les différentes autorités de santé concernées d'apporter leur support à ce registre qui est un reflet de la pratique en Belgique.

Dr Jean-Claude Lemaire

Références
D'après Barbara Willekens et al.
26th annual meeting of the European Charcot Foundation, Baveno, Italy, 15-17 novembre 2018.

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