Le syndrome sec est un élément majeur du syndrome de Gougerot Sjögren. Pour autant il est également présent dans de nombreuses maladies non auto immunes telles que la dépression, voire peut être causé par certains traitements médicamenteux (psychotropes).
La confirmation du diagnostic de syndrome de Gougerot Sjögren primitif repose sur des critères consensuels c'est-à-dire la présence d’une anomalie immunologique objective avec soit un infiltrat inflammatoire à la biopsie des glandes salivaires accessoires (BGSA) avec un grade d’au moins 3 de Chisolm soit la présence d’auto anticorps anti SSA et/ou anti SSB. De nombreux malades ayant un syndrome sec objectif sans autre cause retrouvée ne remplissent pas les critères diagnostics de SGS primitif.
Y a-t-il un intérêt à renouveler les examens (BGSA et auto-anticorps) chez ces malades particuliers?
Cette étude Française rétrospective apporte un début de réponse.
Elle a concerné 1 111 sujets ayant eu une BGSA sur une période de 10 ans. Cinquante-neuf d’entre eux ont eu au moins une nouvelle biopsie dans un délai moyen de 25 mois. Seules 52 de ces nouvelles biopsies étaient interprétables et ont pu être analysées.
Sur ces 52 biopsies, 4 sont passées d’un stade I à II ou III à IV de Chisolm et Masson et des anticorps anti nucléaires sont apparus pour 6 malades.
Au total, 5 diagnostics supplémentaires de SGS ont pu être posés
grâce au renouvellement des examens diagnostiques chez des sujets
atteints de syndrome sec non étiqueté au premier abord.
Les auteurs de ce travail suggèrent donc de répéter les examens
diagnostiques chez les malades ayant un syndrome sec non classé
persistant.
Ces résultats restent cependant à prendre « avec des pincettes « car on ne peut ignorer le tout petit nombre de nouvelles biopsies effectuées et étudiées. Des études prospectives à plus large échelle sont nécessaires avant de proposer une « re-biopsie » systématique chez tous les sujets souffrant d’un syndrome sec persistant.
Dr Juliette Lasoudris-Laloux