Jusqu’à présent les traitements disponibles contre la maladie d’Alzheimer se limitent aux inhibiteurs de l’acétylcholinestérase et au blocage des récepteurs NMDA par la mémantine. Leur efficacité est assez modeste. Ainsi, les agonistes 7 alpha des récepteurs nicotiniques qui amplifient l’effet de l’acétylcholine sont des molécules qui représentent un mode d’action nouveau. L’EVP-6124, un agoniste sélectif partiel des récepteurs nicotiniques 7 alpha, a été évalué au cours d’une étude de phase 2b (dose effet) randomisée contre placebo, chez 409 patients Alzheimer, recevant ou non des inhibiteurs de l’acéylcholinestérase (donezepil ou rivastigmine). Au total, 104 patients ont reçu un placebo, 104 ont reçu 0,3 mg d’EVP-6124 par jour, 101 un mg par jour, et 100 deux mg par jour.
L’analyse en intention de traiter montre que les patients ayant reçu 2 mg/jour présentent à 6 mois une amélioration significative de l’ADAS-Cog-13 (Alzheimer’s Disease Assessment Scale-cognitive) par rapport au groupe placebo et aux groupes recevant une posologie moins élevée (p = 0,0135). Une amélioration significative est également observée pour l’ADAS-Cog-11 (p = 0,0151), le CDR-SB (p = 0,0253) évaluant les facultés cognitives et les capacités nécessaires à la vie quotidienne, le COWAT (p = 0,0135) pour la fluence verbale, l’indice composite de cognition (p = 0,0037), l’indice composite de la mémoire (p = 0,0088) et l’indice fonctionnel composite (p = 0,0427). Par rapport au placebo, le MMSE était amélioré, mais non significativement (p = 0,0955), ainsi que le score ADCS-ADL des activités quotidiennes (p = 0,092). Des effets secondaires gastro-intestinaux légers ou modérés ont été rapportés par une minorité de patients.
Pour les auteurs, ces résultats montrent l’efficacité de l’EVP-6124 chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer légère à modérée que les patients reçoivent ou non un traitement par anticholinestérasique.
Dr Emmanuel Zinski