La bromocriptine (antagoniste de la prolactine) peut-elle être considérée comme un nouveau traitement du rhumatisme psoriasique ? Oui, si l'on en croit certaines études qui ont montré une amélioration significative chez deux tiers des patients traités. D. Buskila et coll. rapportent à cet égard une observation tout à fait intéressante.
Il s'agissait d'une patiente de 21 ans, atteinte d'un rhumatisme psoriasique, à forme de polyarthrite exclusivement périphérique chez qui le traitement anti-inflammatoire n'avait pas entraîné d'amélioration franche (la patiente avait refusé les traitements de fond). Quatre ans plus tard, une hyperprolactinémie mise en évidence à l'occasion de l'exploration d'une infertilité a conduit à la prescription de bromocriptine (à la dose de 2,5 mg per os augmenté progressivement) jusqu'à normalisation des taux de prolactine. Quatre semaines après le début du traitement par Parlodel, la malade a alors remarqué une amélioration considérable de son rhumatisme.
A l'examen, le psoriasis et le rhumatisme étaient effectivement en rémission complète mais quelque temps plus tard, la patiente étant (enfin!) enceinte, le traitement par bromocriptine a été arrêté. Deux mois après l'accouchement, une récidive de la maladie cutanée et articulaire est survenue. La réintroduction de la bromocriptine a entraîné encore une fois la régression quasi complète de la maladie cutanéo-articulaire après un mois de traitement. Ultérieurement, deux autres grossesses ont pu être menées à terme, et le traitement par Parlodel a continué à parfaitement contrôler la polyarthrite et la maladie cutanée.
D. A.
Buskila D. et coll. : "Improvement of psoriatic arthritis in a patient treated with bromocriptine for hyperprolactinemia". J. Rheumatol., 1991 ; 18 : 611-612.
D. A.