Une élévation des taux de PSA est fréquemment retrouvée après prostatectomie radicale. Chez la majorité des patients, la raison de cette récidive reste encore imprécise. Il est probable qu’elle soit liée, dans un grand nombre de cas, à la présence de métastases ganglionnaires non détectées au moment de l’intervention chirurgicale.
Cependant, il n’existe pas, aujourd’hui, de consensus sur l’étendue du curage ganglionnaire et, en raison d’une morbidité importante, peu d’équipes pratiquent un curage élargi. Mais, d’un autre coté, quand le curage est limité, il existe un risque important de perte de sensibilité dans la détection des métastases ganglionnaires lymphatiques.
Le curage standard consiste à enlever les ganglions de la fosse obturatrice, mais il semble souvent insuffisant. En effet, il est maintenant reconnu que 30 à 60 % des métastases ganglionnaires débutent et se développent dans des zones beaucoup plus larges, incluant notamment les aires iliaques internes et externes.
Au travers de son expérience, G. Janetschek a indiqué avoir retrouvé la majorité des ganglions sentinelles (GS) autour des vaisseaux iliaques. Ces GS sont les premiers ganglions lymphatiques qui drainent la tumeur prostatique et la connaissance de leur statut semble capitale afin de limiter l’importance du curage. Pour lui, le prélèvement d’un ou de plusieurs GS peut être proposé comme une alternative de choix au curage ganglionnaire étendu, en permettant de sélectionner les ganglions à risques qui devront être enlevés. Cette approche, parfaitement réalisable en chirurgie laparoscopique, permet de diminuer la durée de l’intervention chirurgicale et le taux de complications. Avec la technique du prélèvement des ganglions sentinelles, G. Janetschek a également souligné avoir pu détecter des métastases de très petite taille chez un pourcentage élevé de ces patients, avec des métastases allant jusqu’à 0,2 mm de diamètre.
Dr Thierry Grivel