Le congrès de pneumologie de langue française a été l’occasion de présenter les résultats d’un essai multicentrique comparant 2 programme de surveillance après exérèse complète d’un CBNPC de stade clinique I, II, IIIA, et T4 N0-2 : l’un des programmes était basé sur la clinique et des radiographies thoraciques, et l’autre sur le même programme, mais également associé à un scanner thoraco-abdominal et une fibroscopie bronchique (en cas de tumeur non adénocarcinomateuse). La surveillance se faisait tous les 6 mois pendant 2 ans, puis chaque année pendant 3 ans (pour un total de 5 ans).
Les habitudes vont-elles changer ?
De 2005 à 2012, 1775 sujets ont étés randomisés, avec un suivi médian de 8,7 ans. Il n’y avait aucune différence entre les deux stratégies de surveillance sur le critère de jugement principal (survie globale) (HR = 0,94 ; IC95 : 0,81-1,08 ; p=0,37). Dans le groupe de surveillance clinico-radiographique, le taux de survie à 8 ans était de 51,7 % contre 54,6 % dans le groupe de surveillance scannographique, sans différence significative.Les résultats de cette large étude randomisée multicentrique suggèrent donc que la surveillance scannographique n’est pas associée à une amélioration de la survie, y compris après un long suivi. Tempérons ce premier constat : la publication intégrale de l’étude révèlera peut-être un sous-groupe de patients, pour lesquels une récidive a été détectée au scanner mais pas à la radio, et qui ont bénéficié de cette surveillance.
Ces résultats seront-ils à même de modifier les habitudes des praticiens ? On peut penser qu’il sera difficile, dans l’esprit des cliniciens mais également des malades, d’abonner purement et simplement cet examen. Il y a en tout cas de quoi remettre en question le caractère systématique de la surveillance scannographique. Notons qu’il ne semblait pas y avoir, dans tous les cas, d’effet délétère de la réalisation des scanners.
Dr William Hayward