
La consommation de cannabis chez les jeunes pose des problèmes médico-sociaux variés. Le risque d’accidents de la voie publique, de violence et de décompensation de pathologies psychiatriques est bien identifié. L’impact cérébral d’une consommation chronique est de mieux en mieux précisé. A cette liste s’ajoute le risque d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). La prévalence de ce type d’AVC était jusqu’à présent mal connue. Le travail présenté à la société de Neurologie par une équipe Strasbourgeoise montre que cette étiologie n’est pas exceptionnelle. Le syndrome de vasoconstriction réversible (SVCR) est caractérisé par l’apparition de sténoses multiples des artères intracrâniennes réversibles en 3 mois pouvant se compliquer d’infarctus cérébraux.
Vingt et un patients (13 %) d’une série de 159 patients âgés de moins de 45 ans hospitalisés au sein de l’unité Neurovasculaire du Chu de Strasbourg ont présenté un SVCR, dont 14 étaient consommateurs de cannabis. Les troubles neurologiques rapportés étaient variés et associés à une céphalée inhabituelle sans avoir les caractéristiques d’une céphalée en coup de poignard. L’imagerie a mis en évidence dans la majorité des cas des sténoses et des anomalies ischémiques dans la circulation postérieure cérébrale et les séquences angiographiques ont fréquemment identifié des sténoses multiples réversibles. Ce syndrome a été observé chez des consommateurs réguliers (plus de 10 fois par mois) de résine de cannabis. Il est expliqué par la présence de récepteurs cannabinoïdes sur les cellules endothéliales des vaisseaux cérébraux postérieurs.
Dr Christian Geny